Albert Lagrange, né le 7 mars 1855, est entré au noviciat des frères dominicains à Saint-Maximin (Var) en prenant le nom de Frère Marie-Joseph. Il est ordonné prêtre à Zamora le 22 décembre 1883. Professeur d’histoire ecclésiastique et d’Ecriture Sainte, il est envoyé à l’Université de Vienne pour y perfectionner ses études de langues orientales. C’est là qu’il reçoit, le 5 février 1889, I’ordre de partir à Jérusalem. Il esquisse aussitôt un programme et, le 15 novembre 1890, dans un ancien abattoir turc où pendaient encore les anneaux destinés aux animaux, il ouvre ce qu’il tient à appeler l’Ecole Pratique d’Etudes Bibliques.
Le Père Lagrange, de la censure au procès en béatification
Le Père Lagrange avait adhéré à l’encyclique «Providentissimus Deus» du Pape Léon XIII invitant à chercher la solution des difficultés soulevées par l’analyse rationaliste de la Bible par une exégèse à la fois traditionnelle et progressive. Mais sa méthode scientifique répugnait à certains et, alors qu’il travaillait d’arrache-pied pour réfuter ceux qui mettaient en question les données essentielles de la foi chrétienne, il fut censuré et dut s’éloigner de Jérusalem pendant une année, en 1912.
Jamais formellement condamné, mais jamais non plus réhabilité, le dominicain demeura malgré tout fidèle à l’Eglise. Le procès en vue de la béatification du fondateur de l’Ecole Biblique a été ouvert en 1988, cinquante ans après sa mort et est actuellement en cours à Rome. (apic/ebaf/be)