Le politique ne doit pas plier devant la finance, dit François
Le pape François a reçu le 10 janvier 2024 au Vatican une délégation de DIALOP (Transversal Dialogue Project). Ce groupe européen, dont il a inspiré les origines, promeut le dialogue entre la gauche européenne et les catholiques. Le pape les a appelé à ne pas laisser «la finance» dicter sa loi à la politique.
Depuis 10 ans, DIALOP réunit des intellectuels et hommes politiques marxistes, socialistes et chrétiens en faveur de la paix, de la justice sociale, de la démocratie et de l’écologie. Le pape François, qui a rencontré certains de ses membres, s’est réjoui de leur «beau programme».
«Une politique véritablement au service de l’homme ne peut se laisser dicter ses lois par la finance et les mécanismes du marché», a averti une fois de plus l’évêque de Rome, enjoignant à lutter contre les «systèmes injustes», «le fléau de la corruption, de l’abus de pouvoir et de l’illégalité». «Ce n’est que dans l’honnêteté, en effet, que l’on peut établir des relations saines», a-t-il insisté.
Ne pas perdre sa capacité à rêver
Le pape a aussi encouragé ses interlocuteurs à «ne pas perdre la capacité de rêver» et à «briser le moule» et «les approches rigides qui séparent», mènent aux guerres et aux polarisations. «Ne perdons pas de vue ce qui peut encore être fait pour inverser le cours des choses», a-t-il lancé.
Dans son discours, le pape a aussi exhorté à n’exclure «personne au niveau politique, social et religieux» et à avoir «une attention pour les plus faibles» car «la mesure d’une civilisation se voit à la façon dont sont traités les plus vulnérables». Et de glisser: «N’oublions pas que les grandes dictatures – pensons au nazisme – ont écarté les personnes vulnérables, les ont tuées.»
DIALOP
Ce mouvement est né dans le sillage d’une audience privée le 18 septembre 2014 entre le pape François et deux hommes politiques de gauche, Alexis Tsipras, alors leader du parti Syriza et qui deviendra quelques mois plus tard le Premier ministre du gouvernement grec, et l’Autrichien Walter Baier, président du Parti de la gauche européenne, que le pontife a invités à un dialogue transversal. L’initiative s’est développée en lien avec le mouvement des Focolari et le Dicastère pour l’Éducation et la Culture.