Le prédicateur du Vatican critique les «manipulations» des mass médias
Diminué par une affection respiratoire depuis deux semaines, le pape François était cependant au premier rang de la Salle Paul VI ce matin, 8 mars 2024, pour entendre la troisième prédication de carême du cardinal Raniero Cantalamessa, prédicateur ‘officiel’ du Vatican. Devant le pape, le religieux capucin a pointé du doigt les «manipulations» et «persuasions occultes» véhiculées dans les mass médias.
Comme chaque vendredi de carême, le prédicateur de la Maison pontificale a offert une réflexion spirituelle aux responsables de la Curie romaine, parmi lesquels le pontife argentin. François, qui n’avait pas assisté aux méditations précédentes, est venu et reparti en fauteuil roulant. Dans la matinée, le pape de 87 ans s’est exprimé brièvement, d’une voix fatiguée, devant un groupe de confesseurs – sans lire son discours, qu’il a remis aux participants.
Dans sa méditation de carême, le cardinal Cantalamessa a constaté que si «l’homme d’aujourd’hui rejette avec dédain le rôle de brebis et l’idée de troupeau» – une image utilisée dans les Évangiles pour parler des disciples de Jésus –, il était néanmoins lui aussi victime du «mimétisme» ambiant. Le prédicateur a alors incriminé «la presse, la télévision, Internet» et autres «moyens de communication de masse», qui non seulement «informent les masses», mais «les forment».
«Nous mangeons ce qu’ils nous disent»
«Sans s’en rendre compte, on se laisse guider sournoisement par toutes sortes de manipulations et de persuasion occultes», a alors averti le cardinal en robe de bure. Et de marteler: «On suit, craignant de perdre le rythme, conditionnés et plagiés par la publicité. […] Nous mangeons ce qu’ils nous disent, nous nous habillons selon ce que nous impose la mode, nous parlons comme nous entendons parler».
Dans un monde marqué également par la «peur», le cardinal Raniero Cantalamessa a cité le psychiatre Carl Jung, pour enjoindre les pasteurs de l’Église catholique à «connaître [leurs] propres blessures psychologiques pour pouvoir guérir celles des autres». (cath.ch/imedia/ak/gr)
