Brésil: Mort de Rubem Alves, un des pères de la théologie de la libération

Le premier à poser les bases d’une théologie interprétée du point de vue des pauvres

Campinas, 21 juillet 2014 (Apic) Cofondateur de la théologie de la libération avec Gustavo Gutierrez, le théologien protestant brésilien Rubem Alves, 80 ans, est mort samedi 19 juillet 2014 à l’hôpital de Campinas, près de Sao Paulo (Brésil) où il avait été admis le 10 juillet pour des problèmes pulmonaires, indique le quotidien français «La Croix»

Né en 1933 dans le Minas Gérais, Rubem Alves avait étudié au séminaire presbytérien de Campinas (1953-1957) avant de devenir pasteur dans sa région natale puis de poursuivre des études à l’Union Theological Seminary de New York (1963) où il avait été profondément influencé par les théologies de Jürgen Moltmann et Karl Barth.

De retour dans son pays en 1964, il connaît les premières années de la dictature militaire. Recherché par l’armée, il doit fuir aux États-Unis en 1968. Il se consacre alors à la rédaction d’une thèse de doctorat sur la théologie de la libération, qu’il défend en 1969 à Princeton. Trois ans avant les ouvrages du franciscain Leonardo Boff et du dominicain Gustavo Gutierrez, il pose les bases d’une théologie interprétée du point de vue des pauvres.

Méfiance de l’Eglise presbytérienne

«Il fut le premier à écrire en profondeur sur la théologie de la libération», reconnaissait hier dans le grand quotidien brésilien O Globo l’ancien franciscain Leonardo Boff, devenu un de ses proches amis.

Ses positions libérales lui valent néanmoins des difficultés avec l’Eglise presbytérienne qui lui demande d’abandonner finalement toute prédication et toute activité pastorale. Rubem Alves devient alors professeur de philosophie à l’Université de Sao Paulo puis, en 1974, à l’Université de Campinas.

«Tant de monde me refuse la citoyenneté dans le monde de la Réforme, reconnaissait-il. Mais il y a aussi des protestants qui m’ont approuvé, entendu, donné la main et partagé le pain et le vin.» Exclu de l’Eglise presbytérienne, il s’est toujours dit protestant. (apic/cx/pp)

Pour lire l’article sur le site de «La Croix»: http://www.la-croix.com/Religion/Actualite/Mort-de-Rubem-Alves-un-des-peres-de-la-theologie-de-la-liberation-2014-07-21-1181822

21 juillet 2014 | 14:48
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 1  min.
Partagez!