Lisa Loven Kongsli dans Solomamma | © BPO
Suisse

Le Prix du jury œcuménique de Locarno décerné à «Solomamma»

La réalisatrice norvégienne Janicke Askevoldaus a remporté, le 16 août 2025, le Prix œcuménique des Églises au Festival du film de Locarno pour «Solomamma». Son film raconte l’histoire d’une journaliste et mère célibataire qui souhaite rencontrer le père de son enfant.

Le jury œcuménique récompense le film «Solomamma» (Norvège / Lettonie / Lituanie 2025). Le film, réalisé par la Norvégienne Janicke Askevoldaus, raconte l’histoire d’Edith, une journaliste et mère célibataire, qui se débat avec les défis liés à l’éducation seule de son enfant. Lorsque l’identité de l’homme qui lui a permis d’avoir un enfant en tant que donneur de sperme est révélée, elle le recherche sous un prétexte fallacieux. Elle souhaite l’interviewer au sujet de son entreprise. De cette rencontre naît peu à peu une véritable relation.

Questions éthiques sur l’identité

Le jury œcuménique rend hommage à un film qui aborde de manière sérieuse et approfondie des questions fondamentales liées à l’éthique de la vie. «Solomamma soulève d’importantes questions éthiques sur l’origine, l’identité et l’appartenance», explique le jury pour justifier son choix, avant d’ajouter: «Quel est le miracle de la conception et de la naissance lorsque nous imaginons la vie dans des paradigmes médico-techniques? Quelles sont les responsabilités d’une nouvelle vie et les conséquences incontrôlables d’un tel choix?»

Le jury souligne également l’accent mis sur la responsabilité d’une mère célibataire en tant qu’individu autonome. Les «conditions d’une vie autonome tout en restant en relation avec les autres» sont particulièrement pertinentes à cet égard. 

Mention spéciale pour le film suisse «Le Lac»

Outre son prix, le jury œcuménique décerne une mention spéciale au film «Le Lac» (Suisse 2025) de Fabrice Aragno qui se déroule sur le Lac Léman. «Le Lac nous montre un couple qui n’esquive pas le deuil, mais qui le combat, explique le jury. Le chagrin les a rendus muets, mais ils éprouvent l’un pour l’autre une profonde compréhension, même sans paroles, car ils affrontent consciemment la douleur. Avec leur voilier, ils luttent contre les éléments et affrontent au sens propre la tempête. Le vent et les intempéries les mènent à la frontière entre la vie et la mort.»

Le jury œcuménique du 78e Festival du film de Locarno était composé de: Melanie Pollmeier, Suisse (présidente); Ileana Bîrsan, Roumanie; Philippe Cabrol, France; Roland Kauffmann, France. Le jury est renouvelé chaque année par Signis et Interfilm et se compose d’experts issus des domaines de l’Église, du cinéma, de la théologie et science de religions.

Le jury œcuménique a été invité par le festival, mais a travaillé de manière indépendante et a sélectionné les films selon ses propres critères. Il a évalué les 18 films en compétition Internationale du programme. Le Prix du Jury œcuménique de Locarno, doté de 10’000 francs, est financé par l’Église évangélique réformée et l’Église catholique romaine de Suisse. (cath.ch/com/bh)

Une longue histoire 
C’est en 1973 qu’un jury œcuménique a été constitué pour la première fois dans le cadre d’un festival international du film. Locarno est donc le premier festival à avoir réuni les organisations chrétiennes du cinéma dans un même jury. Depuis, les prix sont décernés conjointement par Signis et Interfilm.

Lisa Loven Kongsli dans Solomamma | © BPO
17 août 2025 | 09:51
par Bernard Hallet
Temps de lecture : env. 2  min.
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