Le quotidien du Vatican publie un texte du cardinal Ratzinger datant de 1998
Rome: «L’Osservatore Romano» réaffirme la doctrine de l’Eglise sur les divorcés remariés
Rome, 30 novembre 2011 (Apic) Alors que se multiplient dans l’Eglise les voix invitant à assouplir les règles concernant l’accès à la communion des personnes divorcées et remariées, «L’Osservatore Romano» réaffirme la doctrine ecclésiale en la matière.
30 ans après la publication de l’Exhortation apostolique post-synodale «Familiaris consortio» de Jean Paul II, le quotidien du Vatican a ainsi publié dans son édition datée du 30 novembre 2011 un texte datant de 1998. Il porte la signature du préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF) de l’époque, le cardinal Joseph Ratzinger.
De Vatican II à nos jours
Dans ses colonnes, «L’Osservatore Romano» a ainsi voulu publier une partie d’un texte peu connu du cardinal Ratzinger à propos de «quelques objections à la doctrine de l’Eglise concernant la réception de la communion eucharistique de la part des fidèles divorcés remariés».
Le quotidien du Vatican a justifié la publication de ce texte «du fait de son actualité et de l’étendue de ses perspectives», en y ajoutant 3 notes. En outre, «L’Osservatore Romano» propose des extraits de 4 textes du magistère de l’Eglise sur le mariage. Il s’agit de la Constitution pastorale du Concile Vatican II «Gaudium et spes», de l’Exhortation apostolique post-synodale de Jean Paul II «Familiaris consortio», publiée il y a tout juste 30 ans, de la Lettre de 1994 de la CDF sur la réception de la communion eucharistique par les fidèles divorcés et remariés et enfin de l’Exhortation apostolique post-synodale de Benoît XVI «Sacramentum caritatis» de 2008.
Dans sa note de 1998, le futur Benoît XVI répondait ainsi point par point à «quelques objections» sur la réception de la communion par les divorcés remariés. Le chef du Saint-Office rappelait notamment de façon très claire: «si le mariage précédent de fidèles divorcés et remariés est valide, leur nouvelle union ne peut être considérée en aucune circonstance comme conforme au droit et donc, pour des motifs intrinsèques, la réception des sacrements n’est pas possible. La conscience de chacun est liée, sans exception, par cette norme».
Devant le clergé italien
Dans l’une des notes publiées dans son édition du 30 novembre, «L’Osservatore Romano» a souligné la continuité entre «Familiaris consortio», cet extrait du texte de 1998 du cardinal Ratzinger et «Sacramentum caritatis».
Dans une autre note, le quotidien du Vatican a rappelé aussi que, lors d’une rencontre avec le clergé du diocèse d’Aoste, en Italie, le 25 juillet 2005, Benoît XVI s’était exprimé sur la situation «particulièrement douloureuse pour les personnes qui se sont mariées à l’Eglise, mais qui ne sont pas vraiment croyantes et qui l’ont fait par tradition, puis ayant contracté un nouveau mariage non valide, se convertissent, trouvent la foi et se sentent exclues du sacrement».
Le pape rapportait alors que, lorsqu’il était préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, il avait invité plusieurs Conférences épiscopales et spécialistes à étudier le problème du «sacrement célébré sans foi».
«Je n’ose pas m’avancer en affirmant que l’on puisse trouver ici réellement un motif d’invalidité parce qu’il manquait une dimension fondamentale au mariage», confiait aussi le pape quelques mois après son élection. Il ajoutait également: «Je le pensais personnellement, mais à la suite des discussions que nous avons eues, j’ai compris que le problème est très difficile et doit être encore approfondi».
Nouvelles remises en cause
Ces derniers mois, l’impossibilité pour les personnes divorcées remariées d’accéder au sacrement de la communion a été remise en cause dans les rangs de l’Eglise, en particulier par plusieurs centaines de prêtres autrichiens signataires d’un appel à la désobéissance vis-à-vis de Rome. En Allemagne, certains évêques ont souhaité que cette règle soit revue, au cas par cas.
En septembre dernier, en accueillant Benoît XVI à Berlin, le président Christian Wulff, un catholique divorcé puis remarié, s’était interrogé devant le pape sur la «compassion» de l’Eglise face aux «brèches» qui existent dans la vie de certains fidèles. La veille, dans la presse allemande, il avait déjà clairement souhaité une plus grande considération et compréhension de l’Eglise vis-à-vis des personnes divorcées remariées.
Dernièrement, dans la lettre bimestrielle de son diocèse, l’évêque de Nanterre, en France, avait lui aussi souligné que l’impossibilité d’avoir accès aux sacrements était «vécue comme une exclusion par la majorité» des fidèles divorcés remariés. «On doit espérer, écrivait ensuite Mgr Gérard Daucourt, que les autorités de l’Eglise n’ont pas dit leur dernier mot à ce sujet». (apic/imedia/cp/ami/be)