Noël: la fête de la cohabitation entre chrétiens et musulmans

Le Sénégal aussi se prépare à vivre la nativité

Dakar, 21 décembre 2000 (APIC) Catholiques et musulmans sénégalais s’apprêtent à fêter ensemble, une nouvelle fois, la traditionnelle fête de la nativité que les deux communautés célèbrent chaque année dans l’unité. Bien qu’étant avant tout, une fête chrétienne, Noël est aussi vécue au Sénégal comme une fête islamique, en raison de la forte mobilisation des musulmans tant dans ses préparatifs que dans sa célébration.

, même si les catholiques, de façon plus particulière la célèbre>>, souligne-t-il, avant de saluer le modèle de cohabitation pacifique entre les différentes religions au Sénégal.

Dans les faits, les Sénégalais qu’il soit chrétiens ou musulmans, font de Noël une grande fête religieuse. A Dakar et dans les grandes villes de l’intérieur du pays, de plus en plus de familles consacrent beaucoup de dépenses à cette manifestation religieuse chrétienne: achats de cadeaux pour les enfants, de gâteaux dont le plus célèbre est la bûche, au Sénégal aussi, préparation de repas au poulet enfin.

En outre, les nombreuses stations de radio et l’unique chaîne de télévision nationale offrent, à cette occasion, des programmes spéciaux de divertissement et de variétés musicales. Ces émissions inter-actives sont très suivies en familles. Les enfants, leurs parents, amis ou simples invités, regroupés dans une cour de la maison ou dans un salon, autour de bouteilles de boissons non alcoolisées et de mets bien garnis, les suivent avec beaucoup de plaisir. Dans les quartiers aussi, des jeunes de 15 à 25 ans, organisent des soirées de danse, le jour de la fête de Noël. Cadres ou couples préfèrent pour leur part passer la fête de la nativité dans de grands restaurants, et pour certains encore, dans des boîtes de nuit.

Cohabitation

L’engouement des sénégalais pour la célébration de la nativité s’explique par le fait que le pays, bien qu’à 96% musulman sur une population totale estimée à 9,5 millions d’habitants, pratique un islam modéré et tolérant. Contrairement à de nombreux pays musulmans avec lesquels il partage la même aire géographique, il n’est pas confronté à l’intolérance religieuse. Grâce au poids dominant des confréries sur la vie politique, économique, social et culturel, il est encore à l’abri de troubles liés aux activités d’intégristes islamiques qui acceptent difficilement une cohabitation pacifique entre chrétiens et musulmans.

Les fondamentalistes désapprouvent bien entendu la célébration de Noël par les musulmans. Encore minoritaires dans le pays, ils sont de jeunes intellectuels arabes qui ont suivi leurs études dans les pays arabes du golfe. L’un d’eux, imam d’une grande mosquée dans la ville de Dakar, a dénoncé la participation des musulmans à la célébration de Noël. Les musulmans, déclare-t-il à l’APIC, >. Les catholiques avance-t-il, ont refusé de reconnaître en Mohamed, l’apôtre de Dieu, il n’y a pas donc pas lieu d’entretenir avec eux >.

Un autre imam de mosquée de la banlieue de Dakar, beaucoup plus modéré, souligne, lui, que musulmans et chrétiens ont le même Dieu. L’islam, a-t-il dit, reconnaît Jésus Christ comme un messager de Dieu. Cependant, qu’il est préférable de ne pas la fêter. L’islam ne l’a pas interdit, mais il vaut mieux s’abstenir de la célébrer >>. (apic

Quant à l’église sénégalaise, elle s’active ces jours à la préparation de la nativité. Spirituellement, mais aussi matériellement, en pensant aussi aux exclus, chrétiens et non chrétiens. (apic/ibc/pr)

21 décembre 2000 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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