Le Synode discute du diaconat féminin sans «affrontement»

Dans l’assemblée du Synode sur l’avenir de l’Église, « il y a des différences, mais il n’y a jamais d’affrontement entre deux parties », a confié le cardinal Cristobal Lopez Romero, archevêque de Rabat au Maroc, lors d’un briefing organisé en marge du Synode le 17 octobre 2023. Les questions polémiques – comme celle du diaconat féminin qui a été évoquée par les membres du Synode – doivent être mises « en évidence » et non cachées, a insisté l’évêque espagnol.

Les membres du Synode poursuivent leurs travaux ouverts le 4 octobre et qui doivent se conclure le 29. Pensé comme une réflexion sur une meilleure écoute et une meilleure gouvernance au sein de l’Église, le Synode sur l’avenir de l’Église – ou Synode sur la synodalité – doit produire un document qui fera la synthèse des réflexions en vue d’une seconde assemblée lors de l’automne 2024.

« Les convergences et les divergences font partie du processus synodal, elles sont même à la base de la création de quelque chose de nouveau », a insisté le Père Agbonkhianmeghe Emmanuel Orobator, théologien jésuite nigérian exerçant aux États-Unis, qui participait lui aussi à la présentation devant une quarantaine de journalistes. « Aucune voix ne l’emporte sur l’autre », a-t-il insisté.

Parmi les thèmes abordés ces dernières heures, Paolo Ruffini, préfet du dicastère pour la communication, a rapporté des interventions sur la «possibilité pour les femmes de prononcer des homélies», sur le besoin d’une « meilleure attention au langage inclusif dans la liturgie et les documents ecclésiaux », sur le « rapport entre leadership et service ». Certains ont aussi alerté sur le fait que la paroisse ne devait pas être une «station-service» et sur la nécessité d’une plus grande attention pour les prêtres qui « devraient être remerciés pour leur service ».

Le diaconat féminin discuté, mais pas prioritaire

Enfin, les membres ont discuté de « la possible restauration du diaconat féminin », un sujet sur lequel deux commissions ont travaillé ces dernières années à la demande du pape François. Il est néanmoins ressorti de plusieurs interventions que la « nature même du diaconat devrait d’abord être réexaminée », et que la ministérialité ne devait pas être un « palliatif au manque de prêtres ».

« On insiste trop sur la question du sacerdoce des femmes», a cependant mis en garde la théologienne laïque australienne Renée Ryan qui participait au briefing. Elle a déclaré que les échanges du Synode montraient que « l’ordination de femmes prêtres n’est certainement pas la première question » qui concerne les femmes dans le monde aujourd’hui.

L’Australienne a appelé à « ne pas se laisser distraire par des questions individuelles, mais se demander ce que les femmes veulent vraiment ». Elle a notamment rapporté le besoin exprimé d’un « plus grand soutien à la famille, y compris un soutien financier », afin que les femmes « ne soient pas obligées de choisir entre la famille et le travail ».

Le Synode jeûne et prie pour la Terre Sainte

Lors du briefing, Paolo Ruffini, à la tête de la commission pour l’information du Synode, a annoncé que le pape avait offert à tous les membres du Synode un exemplaire de l’exhortation apostolique sur sainte Thérèse de Lisieux, C’est la confiance, publiée le 15 octobre par le pontife.

Tous les participants se sont aussi unis à la journée de jeûne et de prière pour la paix en Terre Sainte organisée par le cardinal Pierbattista Pizzaballa ce 17 octobre. Le patriarche latin de Jérusalem a proposé de prendre la place d’otages israéliens retenus captifs dans la bande de Gaza. (cath.ch/imedia/cd/mp)