Egypte: Augmentation des persécutions et discriminations contre les coptes

Le système judiciaire, outil de répression des chrétiens

Le Caire, 15 février 2013 (Apic) Avec l’arrivée au pouvoir des islamistes en Egypte, les persécutions anti-chrétiennes ont encore augmenté. Une ONG de défense de la minorité copte cherche à obtenir justice pour les 27 manifestants tués lors du massacre de Maspero, en 2011. Elle dénonce un système judiciaire totalement aux mains de l’Etat, allié des islamistes.

«Les chrétiens coptes continuent d’être la cible d’attaques et de harcèlements, pas seulement de la part des islamistes radicaux, mais aussi de l’Etat», affirme Mina Magdy, 27 ans, porte-parole de l’ONG égyptienne de défense des droits de l’homme «Maspero Youth Union» (Union des jeunes de Maspero). «Les chrétiens étaient aussi persécutés sous le régime de Moubarak, mais après l’arrivée au pouvoir des islamistes, les attaques contre la minorité copte ont augmenté».

Impunité de l’armée

La «Maspero Youth Union», qui regroupe des chrétiens et des musulmans, a pour principal objectif d’obtenir justice pour les 27 manifestants coptes tués le 9 octobre 2011 par l’armée égyptienne, rapporte le 15 février l’agence d’information catholique «Asia News».

Des milliers de coptes avaient manifesté du quartier cairote de Chobra vers Maspero, pour protester contre l’incendie d’une église dans le gouvernorat d’Assouan. La marche avait dégénéré en affrontements avec les soldats stationnés devant la télévision d’Etat.

Des versions divergentes ont circulé sur l’origine des violences. Plusieurs témoins ont affirmé que les manifestants avaient été visés par les tirs de soldats et que plusieurs personnes étaient mortes écrasées par des véhicules blindés.

Selon l’ONG «Amnesty International», qui avait dénombré 28 morts et des centaines de blessés, les autorités égyptiennes ont échoué à mener une «enquête impartiale et indépendante sur les circonstances des violences et à amener les responsables à rendre des comptes».

Une longue liste d’injustices judiciaires

Ces dernières semaines, les juges ont condamné à trois ans de prison deux jeunes coptes qui avaient participé à la manifestation. La cour les a accusés d’avoir volé la mitrailleuse d’un des blindés pour tirer avec sur les manifestants. Une allégation totalement absurde, souligne Mina Magdy. Les vidéos de témoins montrent plutôt que les deux jeunes ont attaqué le véhicule pour faire cesser le massacre que les militaires étaient en train de commettre, affirme le militant des droits de l’homme.

Le procès de Maspero est un élément d’une longue liste de dénis de justice à l’encontre de la communauté copte. Une cour a, par exemple, libéré le 21 janvier dernier sept musulmans responsables de l’attaque d’une église à Qena, en Haute-Egypte.

«Actuellement, tous les procès des militaires responsables de massacres durant les événements de la révolution ont été interrompus», ajoute Mina Magdy. (apic/asian/rz)

15 février 2013 | 14:05
par webmaster@kath.ch
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