2 BD de Cosey à l’origine d’un dossier pédagogique sur la réalité tibétaine

Le Tibet, un pays en lutte pour sa survie culturelle (161287)

Lausanne, 16décembre(APIC) «Je suis très fier; je ne pensais pas que l’on

pouvait trouver autant de choses dans mes livres, que je réalise sans prétentions pédagogiques». Cette constatation, c’est le dessinateur Bernard

Cosandey, plus connu sous le nom de Cosey, qui l’a faite mercredi à

Lausanne, à l’occasion de la sortie de presse d’un dossier pédagogique sur

la réalité tibétaine réalisé à partir de deux BD de la série «Jonathan»,

«Le berceau du Bodhisattva» et «L’espace bleu entre les nuages».

C’est conscients de l’importance d’ouvrir les enfants à d’autres cultures dès leur plus jeune âge que le Comité suisse pour l’UNICEF, la Déclaration de Berne et le Service Ecole Tiers-Monde (une émanation des oeuvres

d’entraide Swissaid, Action de Carême, Pain pour le Prochain et Helvetas)

se sont lancés, depuis 1983, dans la production de dossiers pédagogiques

préparés à l’attention des enseignants, des animateurs voire des parents.

Ces dossiers pédagogiques sont préparés à partir de livres sélectionnés

traitant de la vie d’enfants dans différents pays du monde, dans le but notamment de faire connaître à des élèves de Suisse romande âgés de 10-12 ans

des mentalités et des modes de vie différents. Ils répondent à une réalité

d’aujourd’hui : nombre d’écoles comptent des élèves dont la nationalité est

de plus en plus diverse.

Pour leur 7ème dossier, réalisé par Mme Christine Pittet-Giacobino, ces

organisations ont choisi une bande dessinée, un genre littéraire particulièrement apprécié des enfants et des jeunes. Le dossier pédagogique nous

entraîne dans un voyage sur le «toit du monde», à la découverte de l’histoire, de la géographie, de la culture et de la religion du Tibet, avec notamment un développement sur le bouddhisme et une réflexion du Dalaï Lama.

De multiples activités sont proposées : de la fresque tibétaine aux

spécialités culinaires, en passant par des masques, une pantomime, la

confection de bijoux et des jeux de rôle.

Un Tibétain témoigne

Mais le Tibet, c’est aussi une réalité politique : présent à la conférence de presse, Gonsav Tulku Rimpoche, du Centre d’études du Tibet, au

Mont Pèlerin, a rappelé la lutte de son peuple pour son autodétermination.

Si la situation du Tibet, envahi par la Chine en 1950, s’est quelque peu

«libéralisée» depuis la mort de Mao, les blessures de la Révolution culturelles – des milliers de monastères, temples, bibliothèques, centres culturels ont disparu à jamais – ne seront pas effacées avec la restauration de

quelques grands monastères. Ainsi, l’occupation chinoise aurait coûté la

vie, en raison de la guerre et de la famine, à près d’un million de personnes. 100’000 personnes se sont réfugiées en Inde à la suite du Dalaï Lama

en 1959, dont 1’500 furent alors généreusement accueillies en Suisse. Actuellement, relève Gonsav Tulku Rimpoche, on a vu, avec les manifestations

anti-chinoises de ces derniers mois, qui ont été sévèrement réprimées, les

limites de l’»ouverture» chinoise. Pour ce Tibétain qui vit en Suisse, la

seule rénovation de certains monastères ne saurait suffire. Il soupçonne

même les Chinois de vouloir faire de son pays – ou les autochtones sont en

passe de devenir minoritaires – «un musée vivant» pour attirer devises et

touristes. (apic/be)

16 décembre 1987 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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