Saint André Kim Taegon | © Vatican News
Vatican

Le Vatican abritera une statue de saint André Kim Taegon

Une statue en marbre de saint André Kim Taegon (1821-1846), premier prêtre et martyr de Corée, sera installée dans une niche à l’extérieur de la basilique Saint-Pierre et bénie le 16 septembre prochain. Haute de près de 4 mètres et pesant environ 6 tonnes, l’œuvre a été réalisée en marbre de Carrare par le sculpteur coréen Han Jin-Sub.

Han Jin-Sub a travaillé avec l’artiste italien Nicolas Stagetti dans la ville de Pietrasanta, en Versilia, la «capitale internationale de la sculpture». «Après avoir reçu la commande du Saint-Siège, a précisé Han Jin-Sub à l’agence Fides, j’ai cherché des informations pour créer l’image. J’ai présenté plusieurs esquisses et le Saint-Siège a choisi la version dans laquelle saint André est représenté les bras écartés, en tenue traditionnelle coréenne.»

Statue de saint André Kim, sculptée par Han Jin-Sub | © fides

L’idée, soutenue et promue par la Conférence épiscopale de Corée, est née à l’issue du Jubilé fêtant le bicentenaire de la naissance de saint André Kim et de l’Église coréenne. Proclamé le 29 novembre 2020 par l’Église en Corée du Sud et placé sous le patronage de l’UNESCO, le Jubilé s’était clôturé le 27 novembre 2021 par d’importantes célébrations.

Premier prêtre de Corée

Né en 1821 dans une famille de chrétiens convertis, Andrew Kim a été baptisé à l’âge de 15 ans. Il a étudié dans un séminaire à Macao et a été ordonné prêtre en 1845, devenant ainsi le premier prêtre catholique de Corée.

Quelques années auparavant, en 1802, le roi Sunjo avait publié un édit d’État ordonnant l’extermination des chrétiens comme seule solution pour étouffer le germe de ce que son gouvernement considérait comme une «folie». Laissés seuls et sans clergé, les fidèles ne cessèrent alors de demander des prêtres à l’évêque de Pékin et même au pape. Mais les conditions ne le permettent pas avant 1837, date à laquelle un évêque et deux prêtres des Missions étrangères de Paris sont envoyés. Ils pénètrent clandestinement dans le pays et sont martyrisés deux ans plus tard.

André Kim parvient à faire venir à nouveau un évêque et un prêtre, consolidant la présence d’une hiérarchie catholique en Corée, malgré les persécutions. Il est arrêté et décapité le 16 septembre 1846, à l’âge de 25 ans. Le gouvernement coréen décrètera finalement la liberté religieuse en 1882.

Un témoin de la foi

Le 24 mai 2023, lors de la catéchèse de l’audience générale, reprenant le cycle des témoins exemplaires qui enseignent le zèle apostolique, le pape François a cité l’exemple de saint André Kim Taegon: «L’évangélisation de la Corée a été faite par des laïcs, il n’y avait pas de prêtres, sommes-nous capables d’une telle chose? Il y a environ 200 ans, la terre coréenne a été le théâtre d’une persécution très sévère de la foi chrétienne. (…) Le chrétien est par nature un témoin de Jésus. Saint André Kim et les autres fidèles coréens ont montré que le témoignage de l’Évangile donné en temps de persécution peut porter beaucoup de fruits pour la foi.»

Andrew Kim Taegon et 102 autres martyrs coréens ont été canonisés en 1984 par le pape Jean Paul II lors de sa visite en Corée du Sud. Le nombre total de martyrs coréens est estimé à environ dix mille.

Le cardinal Lazarus Heung-sik You, ancien évêque de Daejeon, aujourd’hui préfet du Dicastère du Vatican pour le clergé, présidera le 16 septembre 2022 la messe donnée en coréen en l’honneur de saint Andrew Kim Taegon, dans la basilique Saint-Pierre. Plus de 300 membres de l’Église coréenne sont attendus au Vatican à cette occasion. La statue du saint coréen sera bénie et inaugurée. (cath.ch/fides/vatican news/lb)

Saint André Kim Taegon | © Vatican News
12 septembre 2023 | 10:22
par Lucienne Bittar
Temps de lecture: env. 3 min.
Corée du Sud (48), Martyrs (110), Vatican (537)
Partagez!