La tour Saint-Jean, au Vatican (Photo:gugganij/Wikimedia Commons/CC BY-SA 3.0)
Vatican

Le Vatican méconnu: la tour Saint-Jean

Rome, 9 juin 2015 (Apic) A l’extrême ouest de la Cité du Vatican, se trouve la tour Saint-Jean, qui domine les jardins et leur histoire depuis 848. Haut lieu de la diplomatie vaticane, appréciée des papes, la tour médiévale abrite aujourd’hui le siège du Secrétariat pour l’économie.

La tour Saint-Jean culmine au sommet de la colline du Vatican à près de 80 mètres au-dessus du niveau de la mer, elle est située en bordure des jardins. Après le sac de la basilique Saint-Pierre par les Sarrasins, en août 846, Léon IV (847-855) décide de doter le Vatican d’une enceinte fortifiée, la muraille léonine. La tour Saint-Jean, l’une des tours cylindriques de ce rempart, voit le jour en 848, pour défendre le territoire des incursions musulmanes.

Laissée à l’abandon au début du 16e siècle, la tour Saint-Jean est restaurée en 1962 par Jean XXIII (1958-1963) pour en faire un ermitage et y abriter une résidence pontificale estivale. Au-dessus de la porte, on trouve son blason pontifical, et de chaque côté, des statues de saint Jean-Baptiste et saint Jean l’Evangéliste.

Des hôtes illustres

Si Jean XXIII a été le seul pape à l’utiliser pour s’y reposer, la tour Saint-Jean a toujours été le théâtre d’une intense activité diplomatique de la part du Saint-Siège. Paul VI y accueille le patriarche de Constantinople Athénagoras en 1967, puis Vasken Ier, catholicos des Arméniens en 1970 ou encore le cardinal hongrois exilé, József Mindszenty, en 1971. Jean Paul II y loge quelques temps en 1979, après son élection, pendant les travaux de rénovation des appartements pontificaux du Palais apostolique. En 1987, il y accueille à son tour le patriarche de Constantinople Dimitrios Ier.

En 2006, le cardinal Tarcisio Bertone, alors nouveau secrétaire d’Etat, y réside pendant près d’un an, son prédécesseur, le cardinal Angelo Sodano rechignant à lui céder l’appartement du Palais apostolique. En 2008, Benoît XVI rompt avec le protocole des visites diplomatiques se déroulant dans les appartements pontificaux et reçoit le président américain Georges W. Bush, dans un bureau de la tour.

En février 2014, le pape François institue par un Motu proprio le Secrétariat pour l’économie. Pour la première fois, un dicastère de la curie romaine installe ses bureaux dans la tour Saint-Jean, loin du Palais apostolique.

Aux alentours

A proximité de la tour Saint-Jean, on trouve entre autre l’héliport et la reproduction de la grotte de Lourdes. De nombreuses statues mariales bordent les allées, mémoire des différentes apparitions aux quatre coins du monde. Tout à côté de la tour se trouve entre autres un groupe sculpté en marbre blanc offert par le Mexique à Pie XII (1939-1958) en 1939 pour rappeler l’apparition de l’image de la Vierge de Guadalupe, en 1531, sur le manteau d’un pauvre, Juan Diego. Non loin de là, une Vierge couronnée ou encore Notre Dame de Fatima apparaissent au milieu des oliviers.

Toujours dans la même zone, un jardin à l’italienne créé sous Pie XI (1922-1939) reprend la tradition de l’art topiaire hérité de la Renaissance: un labyrinthe de buis, des arbres élagués selon des formes géométriques précises, une profusion de pins, cyprès, cèdres et châtaigniers, magnolias et lauriers. Ces arbres sont habités pas des centaines de perruches colorées et bruyantes. (apic/imedia/cd/rz)


Encadré

Série sur les lieux emblématiques du ›Vatican méconnu’

On pourrait croire que le Vatican se limite à la place et à la basilique Saint-Pierre. Pourtant, avec ses 44 hectares de terrain, l’Etat de la Cité du Vatican possède tous les attributs d’un Etat à part entière. Plus petit Etat au monde – quatre fois moins que la principauté de Monaco -, il est composé de bâtiments, de cours, de petites places, de quelques rues et de jardins.

Ainsi le Vatican possède une gare, des magasins, des tribunaux, une radio, et nombre de services utiles aux quelque 900 résidents et 2800 employés, ainsi qu’au rayonnement du Saint-Siège. Des lieux qui ont tous leur histoire, souvent postérieure à la signature des Accords du Latran, en 1929, entre Benito Mussolini et le cardinal Pietro Gasparri.

Mais le territoire du Vatican s’étend également au-delà de ses 3,2 kilomètres de frontières. Il s’agit des palais extraterritoriaux, du ›Vatican-hors-les-murs’, dont le plus important est la résidence d’été des papes à Castel Gandolfo, ainsi que les basiliques majeures et certains bureaux de la curie.

Au fil des semaines à venir, l’agence I.MEDIA proposera de retrouver un de ces lieux emblématiques du ›Vatican méconnu’ parmi lesquels la Maison Sainte-Marthe, nouveau cœur du Vatican ; le Palais du Gouvernorat, siège des services généraux, techniques et économiques ; la gare ferroviaire, devenue magasin de luxe ; la reproduction de la Grotte de Lourdes où les papes aiment à se recueillir ; le monastère Mater Ecclesiae où s’est retiré Benoît XVI (2005-2013) ou encore la Casina Pio IV, siège de l’Académie pontificale des sciences. (apic/imedia/cd/rz)

La tour Saint-Jean, au Vatican
9 juin 2015 | 12:08
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture: env. 3 min.
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