Le Vatican précise les circonstances rendant l'hystérectomie moralement licite

L’hystérectomie est «licite» lorsqu’une grossesse aboutirait avec «certitude» à un avortement spontané avant viabilité du fœtus, explique la Congrégation pour la doctrine de la foi.

En cas de «certitude» médicale que l’utérus d’une femme ne peut plus permettre une grossesse viable, son ablation est «licite», explique la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF) dans une réponse à un ‘doute’ publiée le 3 janvier 2019 par le Saint-Siège.

En 1993, détaille la CDF, ce dicastère avait défini comme «moralement licite» l’ablation de l’utérus (hystérectomie) si celui représente «réellement un grave danger pour la vie ou la santé de la mère». En revanche, la ligature des trompes (isolement de l’utérus) est jugé «illicite» s’il s’agit d’un moyen «direct» de stérilisation, y compris si l’objectif est d’éviter des grossesses à risque pour la mère.

Règlement d’un «doute»

Un nouveau «doute» sur la licéité morale d’une pratique est depuis apparu: l’ablation d’un utérus qui, de «manière irréversible», n’est plus adapté à la procréation et pour lequel il existe une certitude médicale qu’une éventuelle grossesse conduirait à un avortement spontané avant viabilité du fœtus. Cette pratique, affirme le dicastère, est licite car «il ne s’agit pas de stérilisation».

Dans une note explicative, la CDF détaille que l’élément essentiel à cette réponse est la certitude qu’ont des médecins expérimentés. Ainsi «il ne s’agit pas ici de difficultés ou de risques plus ou moins importants, mais d’un couple qui n’est plus en mesure de procréer». En effet, dans ce cas, «la naissance d’un fœtus vivant n’est pas possible du point de vue biologique» et est «inenvisageable». Il ne s’agit donc pas d’une stérilisation directe qui reste illicite.

Dialogue avec les médecins et un guide spirituel

La CDF précise également que sa réponse ne signifie pas que l’hystérectomie soit toujours la meilleure décision dans ce cas précis, simplement qu’elle est moralement licite. Dans cette situation, conseille-t-elle, les époux doivent choisir la voie à suivre par un dialogue avec les médecins et avec leur guide spirituel.

Cette réponse, indique le dicastère, a été approuvée par le pape François au cours d’une audience accordée au cardinal Luis Ladaria Ferrer, préfet de la congrégation. Elle est datée du 10 décembre 2018 et est signée du préfet et du secrétaire, Mgr Giacomo Morandi. (cath.ch/imedia/xln/rz)

3 janvier 2019 | 15:02
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture: env. 2 min.
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