Légendes du Vorbourg
Sous le titre «Tant vieille légende de Notre-Dame du Vorbourg», la section de Delémont de la Société jurassienne d’Emulation a publié en 1991 un écrit reproduit en fac-similé, paru dans l’»Impartial du Jura» du 27 septembre 1902, dû à la plume d’Alexandre Frund. Les personnages de la légende ont pour nom Amaury, Seigneur du Vorbourg, et sa fille Jane, la Vierge et Satan. La légende débute par la chevauchée du Sire du Vorbourg. Amaury, à court d’argent, galope sur son cheval au hasard des monts. Il cherche un moyen de trouver des écus. Au lieudit «Val», près de Bourrignon, il rencontre le diable. Ce dernier lui promet de remplir ses coffres d’or, mais à la condition qu’il lui donne sa fille Jane en mariage. Le cupide Amaury accepte le marché, signe l’accord, et s’en retourne au château du Vorbourg. Avant de suivre son père, dont elle devine le dessein, la jeune fille demande à s’arrêter un instant à la chapelle, pour y prier. C’est le moment que choisira la Vierge pour quitter son piédestal, revêtir le voile de gaze de Jane et rejoindre Amaury, qui ignore la substitution. Quand messire Amaury arrête sa monture, sur laquelle avait pris place la Vierge, de grands cavaliers noirs surgissent, avec, à leur tête, le «roi de l’enfer et sa cour maudite», qui s’en vient chercher Jane pour l’épouser. Relevant enfin son voile, la Vierge s’avance et déchire le papier signé, pendant que Satan prend la fuite, furieux d’avoir été berné…
Deux autres légendes, contradictoires, évoquent l’an 1049. En dessus de la Tour Sainte-Anne, avec l’imagination nécessaire, on peut y déceler un creu. Suffisamment grand pour y accueillir un homme couché. L’une rapporte que le diable est arrivé, et que le pape Léon IX s’y est couché en attendant que le diable s’en aille. L’autre, opposée, prétend que le diable s’y est couché, pour observer ce que faisait le pape. (apic/pr)