Le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens depuis 2010. (Photo: Bernard Hallet)
Vatican

L’Eglise catholique souhaite donner une «nouvelle impulsion» au dialogue avec le judaïsme

50 ans après la Déclaration conciliaire «Nostra Ætate», le Vatican encourage une «nouvelle impulsion» des rapports entre catholiques et juifs. Dans une réflexion théologique publiée le 10 décembre 2015, l’Eglise catholique salue le tournant important qu’a représenté «Nostra Ætate», permettant aux deux communautés «qui se regardaient autrefois avec scepticisme» de devenir «des partenaires fiables et même de bons amis».

Chrétiens et juifs sont «irrévocablement interdépendants les uns des autres», rappelle aussi le texte, et «le dialogue entre eux n’est pas seulement un choix mais un devoir».

«Les dons et l’appel de Dieu sont irrévocables»

Dans le document intitulé «Les dons et l’appel de Dieu sont irrévocables» (Rm 11,29), la Commission pour les relations religieuses avec le judaïsme, La commission présidée par le cardinal suisse Kurt Koch, évoque les objectifs de ce dialogue. Il s’agit en premier lieu de l’approfondissement de la connaissance mutuelle, mais aussi de l’accomplissement d’activités sociales et caritatives communes ainsi que de l’engagement commun pour la justice et la paix dans le monde, la préservation de la création et la réconciliation.

Contre toutes formes d’antisémitisme

Le Vatican plaide en particulier pour un engagement commun s’opposant à toutes manifestations de discrimination raciale contre les juifs et toutes formes d’antisémitisme.

La commission présidée par le cardinal Koch souligne le statut «tout à fait spécial» des relations entre chrétiens et juifs, dans le cadre du dialogue interreligieux. «Juifs et chrétiens, explique le document, sont nés de la même mère et peuvent être considérés comme appartenant à la même fratrie».

Un «dialogue intra-religieux» voire «intra-familial»

Ainsi «la foi attestée dans la Bible que l’on trouve dans l’Ancien Testament, n’est pas pour les chrétiens une autre religion, mais le fondement de leur propre foi». Ces derniers «ont besoin de se référer au judaïsme pour comprendre qui ils sont». Ce qui amène à parler non pas d’un «dialogue interreligieux» mais d’un «dialogue intra-religieux» ou «intra-familial».

Le texte affirme également le mandat de l’Eglise d’évangéliser en relation avec le judaïsme. Puisque «l’Alliance de Dieu avec Israël, son peuple, perdure et n’a jamais été révoquée», l’Eglise, assure le Vatican, «ne conduit et ne promeut aucune action missionnaire institutionnelle spécifique en direction des juifs».

Si les chrétiens sont personnellement appelés à témoigner devant les juifs, ils doivent cependant reconnaître «que les juifs sont dépositaires de la Parole de Dieu» et garder à l’esprit «l’immense tragédie de la Shoah». (cath.ch-apic/imedia/ak/be)

Le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens depuis 2010.
10 décembre 2015 | 12:32
par Jacques Berset
Temps de lecture: env. 2 min.
Antisémitisme (52), Juifs (131), Kurt Koch (106), Nostra aetate (13), Shoah (33)
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