Léon XIV devrait maintenir Fiducia Supplicans
La possibilité accordée par l’Église catholique de bénir des couples de même sexe «restera» sous le pape Léon XIV, a déclaré le cardinal Victor Manuel Fernández, préfet du dicastère pour la Doctrine de la foi, début juillet 2025. La décision prise sous le pontificat de François avait créé une vaste polémique, surtout en Afrique.
«La déclaration sera maintenue», a assuré le cardinal Fernández en réponse à une question d’un journaliste du quotidien romain Il Messaggero, le 3 juillet 2025, alors qu’il quittait le Bureau de presse du Saint-Siège, rapporte le média américain National Catholic Reporter (NCR). Cette affirmation constitue l’indication la plus claire, depuis l’élection du pape Léon, que ce dernier restera dans la ligne de François sur la question de la bénédiction des homosexuels. Même si cette interview impromptue ne constitue pas une déclaration explicite et officielle du Vatican, précise le NCR.
Rumeurs de «réinterprétation»
Le dicastère pour la Doctrine de la foi a publié en décembre 2023 la déclaration Fiducia Supplicans: sur la signification pastorale des bénédictions. Le document a ouvert la porte aux bénédictions de l’Église pour les couples en situation «irrégulière», y compris de même sexe. Le document, signé par le cardinal Fernández et son adjoint Mgr Armando Matteo, a été approuvé par le pape François. Il souligne que ces bénédictions ne peuvent pas prendre la forme d’un rite liturgique et n’impliquent pas une approbation formelle des unions «irrégulières».
Fiducia a suscité une réaction véhémente de la frange conservatrice de l’Église et certains critiques du défunt pape François ont exprimé l’espoir que le pape Léon l’annule ou l’ignore. Dans une interview au journal italien La Stampa, en mai, le cardinal Jean-Claude Hollerich avait estimé que le pape Léon pourrait «réinterpréter» le document, sans toutefois «l’abolir».
L’exception africaine
Le Vatican était intervenu à plusieurs reprises pour clarifier Fiducia Supplicans. Le pape François avait notamment souligné que ce qui était béni n’était pas l’union des personnes, mais les personnes elles-mêmes, en tenant compte du contexte, des sensibilités, des lieux de vie et des moyens les plus appropriés pour le faire. Un certain nombre d’évêques ont annoncé qu’ils n’appliqueraient pas le texte, certains allant jusqu’à le qualifier «d’hérésie». La fronde est particulièrement venue d’Afrique, où l’homosexualité est largement taboue, voire criminalisée dans certains pays.
Pour faire baisser la tension, le cardinal Fridolin Ambongo s’était rendu à Rome pour expliquer au pape les réactions africaines. L’archevêque de Kinshasa avait notamment relevé «la confusion» que pourrait susciter le texte et le fait qu’il serait «en contradiction directe avec l’éthique culturelle des communautés africaines». Le pape François avait finalement accepté que les prêtres africains n’appliquent pas la déclaration vaticane. (cath.ch/ncr/arch/rz)