Dominique Voinçon (centre), ici en janvier 2015, lors d'une manifestation en hommage aux journalistes du journal satirique Charlie Hebdo. Avec le rabbin Lionel Elkaim et un représentant de la communauté baha’ie (Photo: cath-vd.ch)
Suisse

Lausanne: Les communautés religieuses à la manifestation contre la terreur

Lausanne, 15 janvier 2015 (Apic) Plus de 300 personnes ont participé hier à 11h30 à la commémoration des événements sanglants qui ont touchés la semaine dernière la rédaction de Charlie Hebdo, des juifs et des policiers à Paris. Les communautés religieuses du canton de Vaud (Eglises chrétiennes, juifs, musulmans, baha’is) se sont associées à la manifestation organisée par des journalistes vaudois. Dominique Voinçon, agent pastoral de la paroisse de Payerne, y a pris la parole au nom de l’Arzilier.

L’animateur catholique de la Maison du dialogue interreligieux de l’Arzillier, Dominique Voinçon, a fait valoir l’importance du rôle des religions dans la société contemporaine, notamment dans les prisons auprès de détenus musulmans. «Nous distribuons des corans; nous tentons de désarçonner les auteurs de propos haineux. Qui prendrait la place des religions si on les faisait taire? Des fanatiques». Des propos chaleureusement applaudis.

Le droit à la satire

Une semaine jour pour jour après la terreur qui s’est abattue sur Paris et la rédaction de Charlie Hebdo, un rédacteur de Vigousse, l’hebdomadaire satirique romand, a revendiqué le droit à la satire, encadré, dans la loi par la liberté d’expression. «Mais la satire, c’est surtout un exercice d’intelligence, une exploration des absurdités du monde», a déclaré le porte-parole du journal.

Pour Lionel Elkaim, rabbin de la Communauté israélite de Lausanne et du Canton, la mort des quatre otages tués dans un supermarché casher à Paris à cause de leur religion est intolérable. Des musulmans de Payerne et de Lausanne sont venus dire que «l’islam condamne tout fanatisme, tout racisme et toute violence.» Ils ont demandé de ne pas confondre les musulmans avec les tueurs extrémistes.

Une bannière: «Je ne suis pas Charlie»

Une bannière portant le slogan «Je suis contre le terrorisme mais je ne suis pas Charlie» a fâché certains participants, qui ont contesté cette présence dans la commémoration. Géraldine, une Lausannoise de 27 ans, s’est expliquée: «Je travaille dans des camps de réfugiés palestiniens. Je fréquente des musulmans et je voulais témoigner de leur sentiment de blessure face aux caricatures». Des participants ont approuvé. «Cette pancarte, c’est aussi la liberté d’expression.»

Jean-Brice Willemin/cath-vd.ch

Dominique Voinçon (centre), ici en janvier 2015, lors d'une manifestation en hommage aux journalistes du journal satirique Charlie Hebdo. Avec le rabbin Lionel Elkaim et un représentant de la communauté baha’ie
15 janvier 2015 | 11:13
par Rédaction cath.ch
Temps de lecture: env. 1 min.
Attentats (76), Charlie Hebdo (46), Lausanne (223)
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