Les conditions de l’Eglise
A Madrid, du côté du très officiel Collège des architectes, rien non plus n’a été tenté pour empêcher Don Justo de poursuivre son œuvre. «Nous aurions pu nous y opposer, mais nous n’avons effectivement rien fait. Aucun acte n’a été déposé par le bâtisseur. Il n’existe pas davantage d’écrit officiel de notre part sur ce problème», commente Pura Ramos, attachée de presse du décanat de cette vénérable institution. Avant de se demander comment cette histoire va finir. D’autant plus que des questions de sécurité et de responsabilité se posent en cas d’accident. Ce qui n’échappe pas à Don Florentino, vicaire général du diocèse de Alcala de Henares.
Dons: Banco Popular, compte courant no 70/10 731-09 Agencia : 540 al nombre de Justo Gallego Martinez, Mejorada del Campo
Grande-Bretagne: Vaste étude sur le ministère du primat de l’Eglise anglicane
Mgr Carey, une version anglicane du pape de Rome ?
Londres, 17 mars 2000 (APIC) L’Eglise anglicane songe-t-elle à instaurer un ministère pontifical, version anglicane du pape de Rome ?, s’interroge la presse britannique. L’archevêque de Canterbury, Mgr George Carey, a en effet lancé cette semaine une vaste étude sur sa fonction de primat anglican qui devrait durer 18 mois. Certains craignent les conséquences de cette démarche, qui devrait aboutir à lui donner davantage de pouvoir à la tête de l’Eglise d’Angleterre et de la Communion anglicane.
L’enquête approfondie demandée par Mgr Carey sur le rôle et la responsabilité du Siège de Canterbury a soulevé la crainte que ce dernier ne cherche à devenir un pape anglican «régnant sur un mini-Vatican». L’investigation sera menée par une commission présidée par un ancien ministre conservateur britannique, Lord Hurd of Westwell. Personnalité anglicane engagée, Douglas Hurd est un ami personnel de l’archevêque de Canterbury.
Mgr Carey est à la tête de la Communion anglicane, qui compte au niveau mondial quelque 70 millions de fidèles, 800 évêques et archevêques et plusieurs milliers de prêtres. Mais l’archevêque de Canterbury ne dispose que d’une petite équipe de 15 personnes pour superviser la Communion anglicane et d’un budget extrêmement réduit pour mener à bien cette tâche.
Un emploi du temps surchargé, des pouvoirs très limités
Pour la seule année 1998, le Dr Carey a supervisé la Conférence de Lambeth qui a réuni durant trois semaines l’ensemble des évêques anglicans à la Kent University, à Canterbury. En tant que président de la Communion anglicane, il a également visité 30 pays, prononcé 140 sermons, allocutions et conférences, participé dans de nombreux pays du monde entier à plus de 50 émissions télévisées et écrit des dizaines d’articles dans des journaux et des livres.
L’archevêque de Canterbury a encore passé de nombreuses heures à la Chambre des Lords et consacré un certain temps aux affaires d’Etat, sans compter l’administration de sa propre province ecclésiastique, qui comprend la moitié méridionale de l’Angleterre. Le peu de temps encore à disposition, Mgr Carey l’a utilisé pour des relations et travaux dans le domaine œcuménique et inter-religieux.
Un primat d’honneur sans compétence juridictionnelle
Mais ce n’est pas seulement la charge croissante de travail qui fait réfléchir au rôle du primat anglican. Le renforcement du rôle de président de la Communion anglicane – qui n’est qu’un primat d’honneur, pas un primat juridictionnel – est devenu patent au début de cette année avec la consécration illégale de deux évêques anti-homosexuels à Singapour, envoyés comme missionnaires en Amérique. Une telle démarche porte en elle le risque de créer un schisme dans l’Eglise épiscopalienne (anglicane) d’Amérique.
Bien qu’il ait condamné cette entreprise, le Dr Carey est pratiquement dans l’impossibilité de faire quoi que ce soit pour résoudre ce problème. Quant aux craintes de vouloir mettre sur pied une «papauté anglicane», des sources proches de Mgr Carey estiment qu’elles sont dénuées de tout fondement: une telle institution serait contraire à la tradition anglicane. (apic/times/kna/be)