Les conseils du pape aux prêtres pour ne pas finir «névrosés»

«J’ai peur de ceux qui détiennent toutes les réponses», a glissé le pape François le 8 février 2024. Il rencontrait un millier de participants à un congrès international sur la formation permanente des prêtres, dans la Salle Paul VI du Vatican. Au fil de son discours, il a disséminé aux prêtres ses conseils pour ne pas devenir «névrosés».

Intitulé «La beauté d’être prêtre aujourd’hui», cet événement qui rassemble des participants de 60 pays est organisé du 6 au 10 février par les dicastères pour le Clergé, pour l’Évangélisation et pour les Églises orientales. Dans son discours, le 266e pape a insisté sur la maturité des prêtres, qui sont près de 400’000 dans le monde. «Nous avons besoin de prêtres pleinement humains», a-t-il martelé. Et de citer un confrère âgé qui affirmait: «Quand un prêtre est incapable de jouer avec les enfants, il a perdu». Un prêtre «amer» n’est autre «qu’un vieux garçon», a prévenu le pape.

Le pontife a critiqué au passage les prêtres qui n’ont pas «la capacité de service», les prêtres «égoïstes», qui ont «pris la voie entrepreneuriale», ou encore les prêtres «mondains». «Quand la mondanité entre dans le cœur du prêtre, elle gâche tout.» Il a souligné que «la racine de toute forme d’abus» résidait dans le fait de «se détacher de la réalité et de se sentir tout puissant».

Savoir «vivre humainement»

Le pape a demandé aux participants d’employer «toutes (leurs) énergies et ressources» pour prendre soin de «la formation humaine». Il a souhaité que les prêtres sachent «vivre humainement». Et ce afin que leur vocation ne soit pas «un déguisement religieux, mais un style de vie».

La formation sacerdotale ne doit pas être «séparée» mais doit bénéficier de l’apport de «laïcs, hommes et femmes, de personnes célibataires et de couples, de personnes âgées et de jeunes». «Le prêtre ne naît pas par génération spontanée. Soit il est du peuple de Dieu, soit c’est un aristocrate qui finit névrosé», a asséné le pape en sortant de ses notes.

Reprenant les mots de son prédécesseur Paul VI, le pontife argentin a exhorté les prêtres à être «des témoins avant d’être des maîtres». «Quand quelqu’un n’est pas capable d’être témoin, […] c’est très triste.» Il a assuré que témoigner de l’amour de Dieu est «la seule chose qui compte».

Enfin, le successeur de Pierre a exhorté les prêtres à ne pas se lasser d’être miséricordieux. «Pardonnez toujours», a-t-il enjoint, car le fidèle qui vient se confesser cherche «le pardon» et non pas «une leçon de théologie ou des pénitences». (cath.ch/imedia/ak/rz)