Les deux religieuses arrêtées en Inde ont été libérées sous caution
Après plusieurs jours de détention, les religieuses Preeti Mary et Vandana Francis, des Green Garden Sisters, ont été libérées sous caution. Les évêques ont exprimé leurs gratitudes et ont à nouveau demandé à l’État des engagements pour protéger les droits des minorités religieuses.
Arrêtées le 25 juillet 2025 à Durg, dans l’État du Chhattisgarh, les deux religieuses accompagnaient trois jeunes femmes et un homme adulte appartenant à une tribu autochtone. Le petit groupe devait se rendre dans l’Uttar Pradesh, où les femmes s’étaient vu offrir un emploi dans un hôpital géré par des catholiques. Bien que les jeunes filles aient plus de 18 ans et aient fourni le consentement écrit de leurs parents, les religieuses ont été accusées d’enlèvement et de tentative de conversion forcée.
Agressions et appels à la haine en hausse
La Conférence épiscopale indienne (CBCI) a vivement protesté le 30 juillet, dénonçant un nombre croissant d’agressions, d’appels publics à la haine et à la violence contre le clergé et les religieuses. «Les religieuses chrétiennes sont de plus en plus souvent prises pour cible par des fauteurs de troubles qui les harcèlent dans les gares ou sur la rue, tenant des propos injurieux et incitant la foule à les molester», écrivent-ils. Les évêques ont alors appelé les autorités politiques à garantir aux chrétiens les droits et les libertés que la Constitution indienne accorde à tous les citoyens du pays.
Les évêques se disent aujourd’hui soulagés par la décision du tribunal de la NIA de Bilaspur. Ils ont exprimé dans une note «leur gratitude envers le gouvernement indien et celui du Chhattisgarh pour leur intervention rapide et leur collaboration afin d’obtenir la libération sous caution». «Nous espérons que cela marquera le début d’efforts renouvelés pour protéger les droits et la dignité de toutes les minorités religieuses dans notre démocratie laïque», a ajouté Mgr Andrews Thazhath, président de la Conférence des évêques catholiques indiens (CBCI).
Les évêques indiens ont ensuite réitéré leur demande au gouvernement d’«un engagement plus fort pour soutenir les droits constitutionnels de toutes les minorités, en particulier le droit à la liberté de religion, tel que consacré par la Constitution indienne». Ils demandent à l’État «d’adopter des mesures concrètes pour endiguer les incidents croissants d’intimidation et de fausses accusations contre les membres des communautés religieuses, en particulier ceux qui se sont engagés dans un service désintéressé dans tout le pays».
Un député du BJP appelle à agresser les prêtres
L’hostilité envers le clergé et les religieuses chrétiennes est aussi alimentée par certains politiciens. Ainsi le 17 juin, le député du parti nationaliste hindou BJP, Shri Gopichand Padalkar, n’a pas hésité à promettre publiquement des récompenses à toute personne qui agresserait un prêtre.
Pour la CBCI, une telle incitation «justifie une action en justice immédiate. Le discours, largement diffusé à travers des vidéos et les médias, était explicite, direct et représente une menace réelle pour l’ordre public. Mais malgré la gravité de cette déclaration et les protestations pacifiques des citoyens inquiets, les autorités compétentes sont restées immobiles». «Les développements récents indiquent la déconstruction de l’État de droit», poursuivent les évêques dans leur protestation du 30 juillet. Il faut donc agir immédiatement pour protéger les principes consacrés par la Constitution et pour soutenir la dignité et les droits de tous les citoyens, quelle que soit leur religion. (cath.ch/fides/mp/lb)