Congo RDC: Un dirigeant d’Eglise dénonce les assassinats commis par les milices
Les Eglises du pays veulent une intervention de l’ONU
Kinshasa, 19 juillet 2010 (Apic) Un dirigeant d’Eglise au Congo RDC a dénoncé les assassinats commis par les milices. Un pasteur congolais travaillant en faveur de la paix au cœur du «conflit des minéraux» meurtrier qui se poursuit dans son pays affirme que les Eglises souhaitent que les Nations Unies aillent jusqu’au bout de leur mission en RDC.
En même temps, le pasteur Josué Bulambo Lembelembe, vice-président de l’Eglise du Christ au Congo, Sud Kivu, a indiqué que les membres de son Eglise attendent du gouvernement qu’il protège les civils et leurs biens, face à l’insécurité croissante observée dans ce pays riche en ressources minières.
«La sécurité de la population est menacée par les violations des droits humains – assassinats, exécutions, viols et autres atteintes aux personnes», explique le pasteur Bulambo dans une lettre datée du 7 juillet, envoyée à la Fondation Rafto, organisation norvégienne de défense des droits humains, reprise par l’Agence ENI.
Les Nations Unies ont déclaré qu’elles allaient réduire leur force de maintien de la paix, la MONUC (Mission des Nations Unies en RDC), stationnée en République démocratique du Congo depuis 1999. Certains membres de la MONUC ont été accusés d’abus sexuels et de contrebande de minéraux.
Selon Bulambo, l’inquiétude du rassemblement de 62 Eglises protestantes congolaises a encore augmenté en juin, à la suite de l’assassinat de Floribert Chebeya Bahizire, leader de «La voix des sans-voix», organisation de défense des droits humains basée à Kinshasa Ouest.
Une autre personne travaillant pour le groupe ainsi qu’un chauffeur ont également été tués à Kinshasa Est. «L’Eglise demande aussi qu’une commission soit désignée pour déterminer pourquoi et par qui Floribert Chebeya et ses collègues ont été tués», ajoute Bulambo.
Certains analystes ont décrit le conflit en République démocratique du Congo comme le pire depuis la seconde guerre mondiale, et les dirigeants d’Eglise craignent que la poursuite de l’action des groupes militaires armés ne déstabilise encore plus certaines régions et ne provoque des déplacements de population.
«Sur le territoire de Fizi, la sécurité est sérieusement menacée par les affrontements entre les Maï-Maï du groupe Yakutumba et les FARDC (Forces armées de la République démocratique du Congo). Ces affrontements ont conduit à un mouvement massif de la population civile», indique Bulambo. Les FARDC ont lancé une opération militaire en vue de protéger les civils et de rétablir l’autorité de l’Etat en janvier, mais l’Eglise du Christ affirme que certains soldats sont une menace pour les civils, car ils ne reçoivent que peu ou pas de nourriture et sont rarement payés.
«Nous devons constater que l’opération militaire n’a pas obtenu les résultats escomptés et qu’elle a exercé des effets négatifs sur la population civile», conclut Bulambo. (apic/eni/pr)