Les Eglises genevoises exigent la réouverture des lieux de culte

Les Eglises protestante, catholique romaine, catholique chrétienne et la Communauté juive libérale de Genève ont exigé, le 27 novembre 2020, la levée de l’interdiction ciblée dont elles sont l’objet pour les cultes, messes et cérémonies religieuses. Les fidèles doivent pourvoir se réunir selon la taille du lieu de culte avec une garantie de distance entre chaque personne et avec tous les protocoles sanitaires nécessaires.

Les communauté expriment leur vif regret que les décisions annoncées le 25 novembre par le Conseil d’Etat genevois ne prennent pas en considération l’importance des communautés religieuses et de la pratique spirituelle dans le canton.

Depuis le 1er novembre, à Genève, les Eglises et communautés sont sous l’effet d’une interdiction de culte et d’activités publiques. «Aujourd’hui, elles se trouvent toutefois négligées, de manière incompréhensible, alors qu’elles ont acquis au fil de la crise et en particulier lors du déconfinement une expérience indéniable et qu’elles suivent des plans de protection stricts et adaptés à la situation, dans des lieux réputés sûrs et assez spacieux.»

Noël réduit aux achats et aux vacances

Suite aux annonces de déconfinement sectoriel faites par le Conseil d’État, «nous avons vivement regretté qu’aucune mention n’ait été faite d’un horizon qui concernerait les communautés religieuses, en particulier dans ce temps de l’Avent et à l’approche de Hanoukkah. Noël a été réduit aux achats, aux repas de famille, aux vacances. Nous avions pourtant tendu la main au Conseil d’État par lettres, il y a une douzaine de jours à ce propos pour demander une concertation.», déplore le communiqué de presse

Depuis l’éclatement de la crise au printemps, les communautés religieuses ont été des actrices très concernées, impliquées et responsables, pas seulement pour les funérailles, rappellent leurs responsables. Elles sont demeurées en contact régulier et constructif avec le Département de la sécurité, de l’emploi et de la santé (DSES) pour apprécier l’évolution de la situation.

La santé spirituelle fait partie de la santé tout court

En outre «face aux enjeux de santé publique du moment, pour lesquels nous nous engageons en pleine solidarité, nous sommes de ceux qui prennent soin spécifiquement de la santé spirituelle de la population genevoise. Cet aspect est familier dans le canton de Vaud, mais peu considéré à Genève. Cette santé-là participe pourtant de la santé mentale (mise à mal par la situation, on le sait), donc aussi de la santé tout court. Dans cette prise en charge et ce soin, la question du lien et de la vie communautaire est primordiale, et elle ne peut se contenter d’être atomisée trop longtemps.»

Equité de traitement et proportionnalité

 Dès lors, de même que les cantons romands se sont mis d’accord pour annoncer la réouverture des restaurants au 10 décembre, de même nous demandons, comme première étape et par examen comparé de la proportionnalité des risques, une plus grande équité de traitement et la levée de l’interdiction ciblée dont nous sommes l’objet pour les cultes, messes et cérémonies religieuses, selon la taille du lieu de culte avec une garantie de distance entre chaque personne, avec tous les protocoles nécessaires. Rappelons que grâce à l’expérience acquise et au travail déployé depuis des mois, les funérailles ont pu être préservées ces temps avec une jauge de 50 personnes.

Le communiqué évoque enfin la liberté de croyance, garantie par la Constitution genevoise. Elle «est aujourd’hui contrariée, certes pas menacée, alors qu’elle se traduit également par le droit d’exercer sa religion convenablement. Pour beaucoup de croyants genevois, il est douloureux de ne plus avoir la possibilité de pratiquer et célébrer leur foi en participant à la vie cultuelle (avec toutes les précautions requises actuellement), ce qui ne peut pas se faire valablement par médias interposés ni isolement social.

Les Eglises et communautés religieuses disent aussi leur solidarité le milieu de la culture, durement touché par les restriction alors qu’il contribue lui aussi au bien-être spirituel et mental des gens dans ces temps difficiles. (cath.ch/com/mp)