Les élus du sud de la France intéressés par un «rapprochement» avec le Saint-Siège

Près de 300 élus du sud de la France, reçus le 12 mars 2018 au Vatican, se sont dits intéressés par le «rapprochement» avec le Saint-Siège.

Accompagnés des neuf évêques de la province ecclésiastique de Marseille, y compris la Corse, les élus – dont environ 100 maires et 23 députés et sénateurs – effectuent un «voyage d’étude» au sein du Vatican, du 11 au 14 mars.

Dans son intervention devant le pape, Mgr Pontier, président de la Conférence des évêques de France, avait souligné les positions «contrastées» au sein de la société française concernant la laïcité. Après une année électorale «agitée», a-t-il précisé ensuite, il s’agit de resserrer les liens avec le monde politique.

Mgr Pontier a également renouvelé son invitation au pontife de se rendre en France, dans la cité phocéenne notamment. Lors de la conférence de presse qui a suivi, l’archevêque de Marseille a commenté qu’une telle visite n’était pas d’actualité pour le moment, mais que le calendrier pourrait être plus favorable au deuxième semestre 2018 ou début 2019.

Liberté de ton

Selon les élus, la rencontre avec le secrétaire d’Etat du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin, a été très appréciée par sa liberté de ton. Les sujets de la place des femmes, de la bioéthique, des migrants, mais aussi de la Chine et de Jérusalem ont été abordés.

Pour Delphine O, député La République en Marche et membre de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée, il a ainsi été instructif de rencontrer «de vrais diplomates» et de constater la capacité de médiation de l’Eglise, lors du rétablissement des relations entre Cuba et les Etats-Unis à partir de 2014.

Le sénateur des Alpes-Maritimes Jean-Pierre Leleux (Les Républicains) s’est dit quant à lui «heureux» de ce «rapprochement» entre les élus français et le Saint-Siège. Il souhaite que ce type de démarche l’aide à réfléchir sur les sujets de société comme la bioéthique ou l’immigration. Sur ce dernier point, il estime notamment qu’il existe une «marge» d’appréciation du responsable politique, entre le discours d’accueil de l’Eglise et les capacités d’un pays.

«Travail de sensibilisation»

Pour Mgr Olivier de Germay, évêque de Corse, il y a de fait un «travail de sensibilisation» en profondeur à faire auprès des élus, pour leur permettre d’aller au-delà de «l’écume médiatique». En particulier sur les sujets liés à la bioéthique, pour laquelle la loi française est entrée dans un processus de révision.

Outre la découverte des différents dicastères de la Curie, ces représentants se sont vus proposer la messe en début de journée, et ils iront le soir à la rencontre de la communauté Sant’Egidio, qui vient de fêter ses 50 ans. Le maire d’une petite commune de 350 habitants, Daniel Million Rousseau, a pour sa part affirmé que ce voyage d’étude se transformait en un véritable «pèlerinage».

Enfin, une famille d’Irakiens de Qaraqosh, dans la plaine de Ninive, fait partie de la délégation et a offert au pape un tableau. (cath.ch/imedia/ap/rz)

12 mars 2018 | 17:30
par Raphaël Zbinden
Laïcité (99), politique (136)
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