Les évêques canadiens dénoncent le suicide assisté

Ottawa, 20.09.2015 (cath.ch-apic) Les évêques catholiques du Canada ont fait part de leur indignation devant la décision de la Cour suprême du pays de créer ‘un prétendu droit’ au suicide. «Devant la terrible souffrance que peut engendrer la maladie ou la dépression, la vraie réponse humaine devrait être de soigner, et non de tuer», explique la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) dans une déclaration publiée le 18 septembre 2015.

«Nous ne pouvons pas nous retenir d’exprimer notre indignation devant la décision de la Cour suprême du Canada de créer un nouveau ‘droit constitutionnel’ au Canada, le prétendu ‘droit’ au suicide. Nous ne pouvons taire notre profonde consternation et déception, ni notre plein désaccord avec la décision de la Cour», note la déclaration de la (CECC)

Pour les évêques le jugement «légaliserait un geste qui, depuis les temps immémoriaux, a été jugé immoral : celui d’enlever une vie innocente. De plus, il met à risque la vie de personnes vulnérables, déprimées, celles souffrant de maladie physique ou mentale, et celles ayant un handicap.»

Soigner et non pas tuer

La solution consiste, selon la CECC, à offrir des soins palliatifs pour accompagner les personnes en fin de vie. C’est dans cette direction que les autorités publiques doivent diriger leurs efforts. «Nous plaidons pour que des soins de longue durée, des soins à domicile et des soins palliatifs de grande qualité soient accessibles à tous», notent les évêques qui s’étonnent du silence des candidats aux élections sur cette question du suicide assisté.

«C’est une question si fondamentale pour notre société et son avenir. Avons-nous perdu la capacité de débattre des questions profondes de la vie qui nous touchent tous? Nos politiciens ont-ils peur d’un mot mal placé, d’un message mal interprété ou de la fluctuation d’un sondage public? Nous exhortons les citoyens de notre pays de soulever ces questions de vie et de mort avec les candidats, de provoquer un vrai débat digne de notre grand pays.» Dans ce sens, les évêques demandent de porter au moins à cinq ans le délai de mise en œuvre limité à un an par la Cour suprême.

La CECC insiste aussi sur le droit à l’objection de conscience des personnels soignants. «Exiger d’un médecin qu’il tue un patient est toujours inacceptable. C’est un affront à la conscience et à la vocation des travailleurs de la santé que de leur demander de collaborer à la mise à mort intentionnelle d’un patient, même en le référant à un collègue.»

Les évêques canadiens invitent enfin à bâtir une société plus compatissante, plus respectueuse de la dignité de la vie humaine, plus juste et plus généreuse. (apic/com/mp)

Les personnes démentes pourraient demander le droit au suicide assisté?
20 septembre 2015 | 11:24
par Maurice Page
Temps de lecture: env. 2 min.
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