France: Mise à pied du rédacteur en chef et crise majeure à Témoignage Chrétien
Les journalistes demandent le maintien de Jean-Michel Dumay
Paris, 12 décembre 2014 (Apic) Jean-Michel Dumay, nommé rédacteur en chef de Témoignage chrétien (TC) début septembre 2014, «s’est vu signifier sa mise à pied dès son retour d’arrêt maladie, lundi 8 décembre au soir», indique le 12 décembre 2014 l’Association des journalistes et salariés de TC. Elle demande que «Jean-Michel Dumay soit maintenu à son poste et dans ses fonctions, et que la rédaction retrouve un fonctionnement normal».
En attendant les résultats de ce bras de fer, la rédaction de Témoignage chrétien est confrontée à une crise de gouvernance majeure. Son mensuel de décembre ne paraîtra pas.
Pourtant, souligne la direction dans un communiqué diffusé sur le site internet http://temoignagechretien.fr , «la nouvelle formule, une lettre hebdomadaire de 4 pages, un supplément mensuel de forme magazine de 100 pages, un site internet a permis, après de années de pertes chroniques, de revenir à l’équilibre d’exploitation en 2013». Elle accuse des salariés de «contester depuis l’origine» cette organisation «qui pourtant, sans jamais remettre en question leur indépendance, a permis la survie du journal et donc la sauvegarde de leurs emplois menacés à la suite d’une crise quasi fatale en 2012».
La direction de Témoignage Chrétien, «afin de sortir de cette crise grave et temporaire» a «pris toutes les décisions utiles» à cet effet. Elle a notamment suspendu le rédacteur en chef Jean-Michel Dumay, dès son retour d’arrêt maladie, le 8 décembre.
Impossibilité de poursuivre l’activité rédactionnelle
Dans un communiqué paru également sur le site internet de TC, l’Association des journalistes et salariés estime que la rédaction «se trouve dans l’impossibilité de poursuivre son activité», notamment en raison de la mise à pied di rédacteur en chef. Elle met en évidence «des dysfonctionnements de gouvernance grave qui ont été relevés à l’occasion d’un rapport commandité par le PDG lui-même, en avril 2014», «une absence de réflexion stratégique sur le développement du journal», «une chute dramatique du nombre d’abonnés avec une baisse supérieure à 10% entre mai 2013 et novembre 2014», «la démission de plusieurs administrateurs» et «la découverte récente d’un pacte d’actionnaires occulte, signé par trois actionnaires importants».
Dans un article publié sur son site internet (http://www.telerama.fr), Telerama relève que «le journal issu de la Résistance et engagé dans les années 50 en faveur de la décolonisation, connaît aujourd’hui une grave crise de management». Jean-Michel Dumay, recruté en septembre dernier au poste de rédacteur en chef a affirmé:»On m’a demandé de relancer le titre, j’ai proposé un projet éditorial ambitieux. Mais j’ai très vite compris qu’il me serait impossible de le mettre en œuvre.» Pourquoi? Un journaliste accuse les deux directeurs d’intervenir dans le journal et de court-circuiter régulièrement les choix éditoriaux faits par l’équipe. (apic/ag/com/bb)
