Deux anniversaire de la mort du Cardinal Malula

Les morts ne sont pas morts (160791)

le Prophète des sans-voix.

Kinshasa, 16juillet(APIC) Deux ans après sa mort le 14 juin 1989, le peuple du Zaïre et d’Afrique ont commémoré le deuxième anniversaire de sa disparition, le 14 juin dernier. Et c’est par quatre journées de réflexion sur

sa pensée et son oeuvre que le cercle théologique de Kinshasa lui a rendu

hommage.

Naturellement bon et généreux, le Cardinal Malula fut une personne sensible, attentive aux besoins non seulement de ceux qui l’entouraient ou

l’approcchaient, mais aussi de tous le peuple zaïrois. C’est cet amour pour

l’homme, image de Dieu, qui l’amèna durant toute sa vie à prendre position

chaque fois que la dignité humaine courrait le risque d’être bafouée et

quand il le fallait. Déjà, en 1958, il avait prit position pour l’instauration de la justice sociale, à travers le «Manifeste de la Conscience africaine», dont il était co-signataire. De même, en 1972, il n’avait pas hésité lorsqu’il fallait réagir face à la suppression des prénoms chrétiens par

Mobutu. Ce qui lui valut comme, comme tous les prophètes de sa taille et à

l’instar de ceux de l’Ancien testament dont le Christ est le sommet, l’exil

et les humiliations.

Homme de foi et de dialogue, il était contre la violence pour l’instauration d’un Etat de droits. Il voulait simplement la vérité et rien que la

vérité. Voilà pourquoi, «quand il avait de l’estime pour quelqu’un, tout le

monde le savait. (Et)lorsqu’il était mécontent de vous, il était incapable

de feindre la satisfaction. Car disait-il: «Je préfère être crucifié pour

la vérité, aimait-il dire, plutôt que de crucifier la vérité».

On comprend dès lors qu’en ce moment où le vent de la véritable démocratie souffle sur le Zaïre, certains regrettent sa mort ou parlent de lui

avec beaucoup de nostalgie et de larmes: il était un véritable «Père» «Tata

cardinal».

Bon pasteur, Malula était également le prophète de l’inculturation. Il

fut le premier, en Afrique, à autoriser les religieuses de sa congrégation

diocésaine à s’habiller comme les autres dames du pays et à amener à son

point culminant «le rite zaïrois de la messe». Puisse l’Eglise du Christ au

Zaïre suivre son exemple! (apic/dia/sjb).

17 juillet 1991 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
Partagez!