Les orthodoxes ukrainiens rattachés à Moscou dans le collimateur des nationalistes

Moscou, 06.10.2015 (cath.ch-apic) Le métropolite Sabas, primat de l’Eglise orthodoxe en Pologne, a sévèrement critiqué les autorités ukrainiennes, incapables à ses yeux de protéger les fidèles de l’Eglise orthodoxe ukrainienne, rattachée canoniquement au Patriarcat de Moscou.

Ils sont la cible des nationalistes radicaux ukrainiens, dénonce l’Eglise orthodoxe polonaise.

«Le fait que des diocèses orthodoxes aient été saisis par la force en Ukraine et que les orthodoxes ukrainiens soient confrontés à la discrimination est pour nous survenu comme une surprise désagréable. Où sont les autorités de l’Etat ? «»‹Â»Â«‹Pourquoi ne protègent-elles pas les gens et ne défendent-elles pas leurs droits religieux ? L’Ukraine se veut un Etat démocratique, mais il devrait y avoir de l’ordre dans une démocratie», a estimé le métropolite Sabas. Il a fait ces déclarations à Varsovie lors d’une réunion avec l’archiprêtre Nikolaï Danilevich, directeur adjoint du Département des relations ecclésiastiques extérieures de l’Eglise orthodoxe ukrainienne.

Le prêtre ukrainien, qui participait à une réunion de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) à Varsovie, a fait rapport au métropolite Sabas sur les violations des droits des fidèles de son Eglise en Ukraine, sur les saisies d’églises et sur certaines résolutions émises par les autorités locales qui sont discriminatoires à l’égard des orthodoxes rattachés canoniquement au Patriarcat de Moscou.

Des vandales peignent des slogans antirusses sur le mur d’une église de Kiev

L’hostilité à l’égard des fidèles de l’Eglise orthodoxe ukrainienne est toujours vive en Ukraine. Des vandales ont à nouveau peint des slogans antirusses sur le mur de l’église de la Transfiguration à Kiev. Ils ont écrit «Loin les prêtres de Moscou», a annoncé le 2 octobre dernier le service de presse de l’Eglise orthodoxe ukrainienne.

«Ce n’est pas le premier cas d’insultes contre les églises orthodoxes à Kiev». Auparavant, des groupes radicaux, hostiles à l’Eglise orthodoxe d’Ukraine, ont tenté à plusieurs reprises de mettre le feu à l’église dédiée à l’icône de la Mère de Dieu, dite ‘Joie de tous les affligés’ à Babi Yar, à Kiev.

Le métropolite Sabas a également rappelé que le Saint Synode de l’Eglise orthodoxe de Pologne avait fait fermer le 17 mars 2015 le monastère des saints Cyrille et Méthode à Ujkowice, dans le diocèse orthodoxe de Przemysl, en Pologne orientale, à quelques kilomètres de la frontière ukrainienne. La raison: les moines, emmenés par l’archimandrite Nicodème, abbé du monastère, ont eu des rencontres avec des représentants du «Patriarcat de Kiev», mais aussi mis sur pied en février dernier une concélébration avec des prêtres de cette Eglise orthodoxe non reconnue canoniquement par les autres Eglises orthodoxes.

«Ils ont refusé d’obéir aux canons de l’Eglise orthodoxe, et cela, nous ne pouvions le tolérer». L’abbé Nicodème Makar et son adjoint, l’higoumène Athanase Debovsky, ont été suspendus temporairement. «Si les moines se repentent, le monastère pourra être rouvert», selon le site internet de l’Eglise orthodoxe de Pologne. (apic/interfax/com/be)

Babi Yar Eglise orthodoxe 'Joie de tous les affligés'
6 octobre 2015 | 14:03
par Jacques Berset
Temps de lecture: env. 2 min.
Eglise orthodoxe (43), Moscou (106), patriarcat de Kiev (14), Pologne (185), Ukraine (631)
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