«Les pays du G20 sont responsables de 80%» des émissions polluantes
«Les pays du G20 sont responsables de 80%» des émissions polluantes, a dénoncé le pape François, le 16 mai 2024. Il recevait au Vatican les participants à une rencontre sur le climat des Académies pontificales des sciences et des sciences sociale.
Des maires et gouverneurs du monde entier ont participé à ce sommet qui avait pour thème «De la crise climatique à la résilience climatique». Pendant leurs travaux, les deux Académies vaticanes ont produit un protocole de résilience universel, dont le pape s’est inspiré pour son discours.
«Les données du changement climatique s’aggravent d’année en année», s’est inquiété le pape. Il a notamment mentionné les plus de trois milliards et demi de personnes vivant dans des zones à risque, les «voyages désespérés» des migrations forcées et «la dissolution de communautés».
Les plus pauvres paient la pollution des plus riches
Le pontife a lancé un appel particulier pour les populations les plus démunies. «Ce sont les pauvres de la planète qui souffrent le plus, alors qu’ils contribuent le moins au problème», a-t-il martelé. Et d’énumérer les chiffres: «Les nations les plus riches, soit un milliard de personnes, produisent plus de la moitié des polluants qui retiennent la chaleur. En revanche, les trois milliards de personnes les plus pauvres y contribuent pour moins de 10%, mais supportent 75% des pertes qui en résultent.»
«Les 46 pays les moins développés – pour la plupart africains – ne représentent que 1% des émissions mondiales de CO2. En revanche, les pays du G20 sont responsables de 80% de ces émissions», a poursuivi François. Il a soutenu l’élaboration d’une nouvelle charte financière mondiale d’ici 2025, reconnaissant une ‘dette écologique’ envers les pays défavorisés. Cette notion – souvent appuyée par le Saint-Siège – reprend l’appel des leaders africains, qui ont demandé lors d’un sommet en septembre 2023 une nouvelle charte mondiale du financement du climat d’ici à 2025.
Le refus d’agir est «une faute grave»
Le pontife argentin s’est également inquiété pour les femmes et les enfants portant «un fardeau disproportionné» de la crise climatique. «Les femmes n’ont souvent pas le même accès aux ressources que les hommes», a-t-il déploré. Il a exprimé en outre sa préoccupation pour le milliard d’enfants qui résident dans des régions «à risque extrêmement élevé de dévastation», soulignant leur vulnérabilité aux effets physiques et psychologiques néfastes du climat.
«Le refus d’agir rapidement pour protéger les plus vulnérables exposés au changement climatique d’origine humaine est une faute grave», a encore averti le pape François. Il a fustigé «la recherche vorace de gains à court terme des industries polluantes et la désinformation». Et de lancer: «Œuvrons-nous en faveur d’une culture de la vie ou d’une culture de la mort?»
Face à ces «menaces existentielles pour l’humanité», il a appelé à «une action rapide et décisive pour provoquer des changements et des décisions politiques». Le pape a enjoint à «réduire de moitié le taux de réchauffement en l’espace d’un quart de siècle». Il a souhaité la «décarbonisation globale, en éliminant la dépendance aux combustibles fossiles», et l’élimination des trop grandes quantités de dioxyde de carbone de l’atmosphère. (cath.ch/imedia/ak/rz)





