Pour le pape François, ici avec patriarche Bartholomée Ier, la pleine communion entre catholiques et orthodoxes passe par des "gestes authentiques de respect mutuel" | © Wikimedia Commons.
Dossier

Les responsables religieux saluent la mémoire du pape François

9

L’annonce du décès du pape François le 21 avril 2025, a suscité une vive émotion dans et au dehors de l’Eglise catholique. De nombeux responsables religieux d’autres confessions et religions ont exprimé leur reconnaissance au pape argentin.

Le pape François «laisse derrière lui un exemple d’humilité authentique et d’amour fraternel», a salué le patriarche œcuménique de Constantinople Bartholomée. Le pape et le patriarche étaient liés par une étroite amitié personnelle. Dans un message ému Bartholomée décrit Fraançois comme «un précieux frère en Christ» et «un véritable ami de l’orthodoxie». Cette année, les deux hommes avaient souhaité pouvoir célébrer ensemble le 1700e anniversaire du Concile de Nicée dans ce lieu historique.

Le patriarche Cyrille de Moscou

Le patriarche Cyrille de Moscou salue le pontife défunt qui a guidé l’Église catholique romaine durant une époque de profonds bouleversements. «Son nom reste associé à une étape cruciale dans les relations entre l’Église orthodoxe russe et l’Église catholique romaine. La rencontre historique de 2016 entre leurs Primats a marqué la volonté de nos Églises de « guérir les blessures infligées par les conflits du lointain et du récent passé » et d’unir nos efforts pour témoigner de l’Évangile du Christ et de l’héritage commun de l’Église du premier millénaire ».

«Pour les chrétiens du monde entier, son engagement en faveur des pauvres et des opprimés reste significatif. En rappelant constamment la présence du Christ en chaque personne dans le besoin, le pape a attiré l’attention sur les injustices trop souvent passées sous silence, les atteintes à la dignité humaine et les persécutions.»

Le chef de l’Église anglicane

Le chef par intérim de l’Église anglicane Stephen Cottrell a salué «le désir» du pape François, «de diriger et construire l’Église d’une nouvelle manière». Stephen Cottrell, archevêque d’York et chef spirituel des anglicans par intérim depuis janvier 2025, a mis en avant «l’amour» de François pour les migrants, «sa profonde compassion pour le bien-être de la planète» et «son désir de diriger et construire l’Église d’une nouvelle manière».

Le roi Charles III, qui est aussi le chef de l’Eglise d’Angleterre, s’est dit «très profondément attristé» après la mort du pape François, qui a servi le monde avec «dévotion toute sa vie». Charles a dit toutefois que son «coeur lourd» était «quelque peu soulagé» par le fait que le pape ait pu dimanche «partager le message de Pâques avec l’Église et le monde». Le roi s’est également dit «très ému» d’avoir pu lui rendre visite au Vatican le 9 avril.

Jerry Pillay, secrétaire général du Conseil œcuménique des Eglises (COE)

 «Son pontificat a marqué un tournant, notamment pour le mouvement œcuménique, car il a accordé une attention particulière à l’unité chrétienne». Pour le pasteur Jerry Pillay, «la lutte de François contre l’urgence climatique et son engagement constant contre les injustices sociales ont été déterminants dans la façon dont l’Église se positionne face aux défis contemporains». Le secrétaire général du COE espère que son successeur continuera dans cette voie, en réaffirmant «l’importance de la solidarité et des droits des plus vulnérables». Pour lui, «François a montré l’exemple de ce que doit être une Église réellement engagée dans les réalités du monde, sans jamais perdre de vue la dignité de chaque être humain». Il cite encore avec émotion les paroles du pape lors de leur dernière rencontre: «S’il vous plaît, priez pour moi et ma tâche.»

 Rita Famos, présidente de l’Eglise évangélique réformée de Suisse (EERS)

«Les images du pape François, seul sur la place Saint-Pierre sous la pluie, priant pour le monde pendant la pandémie, restent gravées» dans la mémoire de Rita Famos. Elle avait rencontré le pape à Rome à l’occasion de l’assermentation des gardes suisses. Pour la pasteure zurichoise, «l’engagement de François pour la justice sociale, la préservation de la Création et la solidarité avec les marginalisés a eu un impact bien au-delà de l’Eglise catholique». Toutefois, «sur la question de l’égalité ou de la reconnaissance de la diversité au sein de l’Eglise», elle aurait «souhaité des avancées plus audacieuses».

L’imam d’Al-Azhar

Le grand imam d’Al-Azhar, plus haute institution de l’islam sunnite basée au Caire, a salué l’engagement du pape François en faveur du dialogue interreligieux, le qualifiant de «symbole de l’humanité». Le pape François a «renforcé les relations avec Al-Azhar et le monde islamique, à travers ses visites dans de nombreux pays arabes et musulmans, et grâce à ses opinions empreintes d’équité et d’humanité, notamment concernant l’agression contre Gaza et la lutte contre l’islamophobie abjecte», a déclaré cheikh Ahmed Al Tayyeb.

La Grande Mosquée de Paris dit son «infinie tristesse» à l’annonce de la mort du pape François, «figure emblématique du dialogue interreligieux et de la fraternité humaine» en qui elle voit un «homme de foi qui n’a cessé de tendre la main aux musulmans».

L’Iran, pays musulman entretenant de bonnes relations avec le Vatican, a présenté «ses condoléances à tous les chrétiens du monde», a déclaré le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaïl Baghaï, avant d’ajouter qu’il priait «Dieu Tout-Puissant pour accorder la paix à l’âme du pape François».

Le prix Nobel de la paix Yunus

Le prix Nobel de la paix Muhammad Yunus, à la tête du gouvernement provisoire au Bangladesh, a salué en François un «véritable ami et une âme sœur», figure d’»humilité et de compassion». Muhammad Yunus, 84 ans, pionnier de la microfinance, partageait une «connexion profonde» avec le pape. Les deux hommes avaient travaillé ensemble sur des questions liées à la justice sociale et à la protection de l’environnement.

Le grand rabbin de France

Le grand rabbin de France, Haïm Korsia, a salué l’engagement du pape François dans la lutte contre l’antisémitisme, et au-delà un homme qui a créé «des liens de confiance partout à travers le monde».

Le président israélien, Isaac Herzog, a lui salué «un homme de foi profonde et de compassion sans fin». «Il accordait à juste titre une grande importance au renforcement des liens avec le monde juif et à la promotion du dialogue interreligieux comme voie vers une meilleure compréhension et un respect mutuel.»

Le Dalaï-Lama

Le Dalaï-Lama, figure spirituelle du bouddhisme tibétain, a exprimé, depuis son lieu d’exil en Inde, sa «tristesse» après la mort du pape François, dont il a salué la «dévotion» et la «simplicité». »Le meilleur hommage que nous puissions lui rendre est de se montrer chaleureux, de servir les autres où que nous soyons et de toutes les manières possibles». (cath.ch/ag/mp)

Suite
Pour le pape François, ici avec patriarche Bartholomée Ier, la pleine communion entre catholiques et orthodoxes passe par des «gestes authentiques de respect mutuel» | © Wikimedia Commons.
21 avril 2025 | 15:23
par Maurice Page

La nouvelle de la mort du pape François a été annoncée à 9h45, par le cardinal Kevin Farrell, Camerlingue de la Chambre apostolique, depuis la Maison Ste Marthe. Le pape François est décédé en ce lundi de Pâques, 21 avril 2025.

Articles