Aider les femmes victimes d’un viol et leurs enfants

Lettre du pape à l’archevêché de Sarajevo (260293)

Rome, 26février(APIC) Il faut d’urgence prendre en charge les mères, les

épouses et les filles qui ont été violées en Bosnie-Herzégovine, ainsi que

les enfants qui en naîtront: c’est la directive donnée par Jean Paul II

dans une lettre adressée à l’archevêché de Sarajevo. Le pape, qui demande

le secours de toute l’Eglise, en particulier des pasteurs et des fidèles

responsables de la pastorale familiale. plaide encore en faveur de l’adoption des enfants abandonnés ou orphelins.

Par cette lettre, le pape entend témoigner qu’il se sent particulièrement proche des souffrances des populations de la Bosnie-Herzégovine. «Je

pense avec émotion, écrit-il, aux conditions de désarroi extrême où se

trouvent beaucoup de familles, et en particulier les enfants». Jean Paul II

évoque alors le problème des viols, pour demander qu’on vienne d’urgence en

aide aux femmes qui en ont été victimes et plaide ensuite en faveur du respect de la vie à naître.

«Il faut en particulier que, de toute urgence, tous les pasteurs et les

fidèles responsables de la pastorale familiale prennent sur eux la situation des mères, des épouses et des filles qui, à cause d’un accès de haine

raciale ou de convoitise brutale, ont subi des violences. Des personnes si

gravement offensées ont le droit de retrouver dans la communauté le soutien

de la compréhension et de la solidarité. Même dans des situations à ce

point douloureuses, il faudra les aider à distinguer un geste de violence

répréhensible, exercé par des hommes dont la raison et la conscience ont

été égarées, et la réalité des nouveaux êtres humains qui arrivent de toute

façon à la vie. En tant qu’images de Dieu, ces nouvelles créatures doivent

être respectées et aimées au même titre que tout autre membre de la famille

humaine. Il faudra de toute façon réaffirmer que celui qui doit naître,

puisqu’il n’a aucune responsabilité dans l’événement atroce qui a eu lieu,

est innocent et ne peut donc en aucune manière être considéré comme un

agresseur».

Une solution: l’adoption

Le pape plaide ensuite en faveur de l’adoption: «Je suis sûr que d’autres Eglises, non seulement en Europe, mais partout dans le monde, sauront

trouver la manière pour arriver à aider des personnes et des familles soumises à des conditions tellement difficiles du point de vue matériel, psychologique et spirituel (…) Là où il est question des orphelins et des

enfants abandonnés, je désire adresser une parole d’estime pour tous ceux

qui se dépensent pour favoriser les adoptions. Lorsque les petits sont privés du soutien de ceux qui les ont engendrés, c’est un geste de grande valeur humaine et chrétienne que de leur offrir la chaleur d’un nouveau foyer». (apic/cip/pr)

26 février 1993 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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