L'euthanasie pratiquée pour la première fois au Pérou
L’euthanasie a été officiellement pratiquée pour la première fois au Pérou, le 21 avril 2024 sur la personne de la militante Ana Estrada.
Selon un communiqué publié lundi par plusieurs médias locaux, la militante «est morte conformément à son idée de la dignité et en pleine possession de son autonomie jusqu’à la fin».
La pratique de l’euthanasie n’est pas légale au Pérou mais elle a été approuvée dans ce cas par le système judiciaire, rapporte l’agence catholique aciprensa.
Ana Estrada était une militante péruvienne de 47 ans qui souffrait de polymyosite – une maladie incurable qui l’a clouée dans un fauteuil roulant. Elle demandait depuis 2019 à l’État de l’autoriser à être euthanasiée.
Une première sentence judiciaire en sa faveur avait été émise le 23 février 2021 avant d’être ratifiée par la Cour suprême en juillet 2022. Le pouvoir judiciaire a donné raison à Ana Estrada, de sorte que l’article 112 du code pénal en vigueur, qui punit d’une peine de prison maximale de trois ans toute personne qui «par pitié, tue un malade incurable», ne soit pas «appliqué».
En février dernier, la Cour supérieure de justice de Lima a ordonné à l’assurance sociale de santé (EsSalud) et au ministère de la santé (Minsa) de respecter la décision de Mme Estrada. La procédure médicale a été réalisée conformément au ‘Plan et protocole de mort digne’ approuvé par EsSalud.
Cette situation personnelle ouvre une première brèche en faveur de la légalisation de l’euthanasie au Pérou, un pays pourtant encore très majoritairement catholique.
L’euthanasie contraire à la dignité humaine
Du côté du Vatican, la récente déclaration Dignitas infinita rappelle l’interdiction de l’euthanasie comme contraire à la dignité humaine : «L’idée que l’euthanasie ou le suicide assisté sont compatibles avec le respect de la dignité de la personne humaine est largement répandue. Face à ce constat, il faut réaffirmer avec force que la souffrance ne fait pas perdre à la personne malade la dignité qui lui est propre de manière intrinsèque et inaliénable, mais qu’elle peut devenir une occasion de renforcer les liens d’appartenance mutuelle et de prendre conscience de la valeur de chaque personne pour l’ensemble de l’humanité» (No.51) (cath.ch/acip/mp)
 
                    
                     
                 
                     
        
        




 
             
             
             
                                 
                     
        
         
                                 
                     
         
                     
                    