L’église Saint-Maron et l’archevêché grec-orthodoxe visés

Liban: Des leaders chrétiens et musulmans condamnent les émeutiers de Beyrouth

Beyrouth, 7 février 2006 (Apic) Des leaders chrétiens et musulmans libanais ont condamné les émeutiers de Beyrouth, qui s’en sont pris au consulat du Danemark, qui a été incendié, mais également à une église maronite et à l’archevêché grec-orthodoxe. Une foule estimé à 30’000 musulmans, dont de nombreux manifestants arborant un drapeau avec le slogan «soldats du prophète», ont saccagé dimanche le quartier chrétien d’Achrafieh.

Mgr Paul Youssef Matar, archevêque maronite de Beyrouth, a déclaré à l’agence de presse catholique américaine CNS que pour lui, la motivation qui se cache derrière cette violence est d’ordre politique. D’autres leaders religieux l’ont attribuée aux ingérences externes qui visent à instaurer le chaos dans le pays, désignant implicitement la Syrie, qui s’est retirée du pays l’an dernier après 30 ans d’occupation.

Au lendemain de ces violentes émeutes, de nombreuses personnalités politiques ont tenu à condamner les agressions contre l’Eglise et se sont rendues aux sièges des archevêchés maronite et grec-orthodoxe à Beyrouth. Ils ont dénoncé les attaques contre l’église Saint-Maron, le siège de l’archevêché grec-orthodoxe et le quartier d’Achrafieh.

De tels actes «portent atteinte à l’islam»

Au sortir de sa visite à l’archevêché maronite, le ministre Faouzi Salloukh a relevé que l’archevêque Boulos Matar a su éteindre «une fournaise qui aurait pu mener à la discorde». Il a fermement condamné les émeutes de dimanche et estimé que de tels actes «portent atteinte à l’islam». Après avoir dénoncé les agressions contre l’église Saint-Maron, l’ancien Premier ministre Rachid Solh a assuré à son tour que «les Libanais refusaient à l’unanimité tout acte portant atteinte à l’une des parties, car ils sont convaincus que l’unité du peuple libanais est la principale garantie et le but essentiel de chaque citoyen».

Notons que lundi, les écoles relevant du Secrétariat des écoles catholiques à Beyrouth ont fermé leurs portes en signe de protestation contre les agressions et actes de vandalisme qui ont visé la veille les quartiers et lieux de culte chrétiens, à Achrafieh. Le but de cette initiative, souligne les organisateurs, est de montrer le véritable sentiment des Libanais qui veulent préserver la coexistence entre chrétiens et musulmans.

Il faut relever que «Dar el-Fatwa», la plus haute instance musulmane sunnite au Liban, s’est portée partie civile contre les actes de vandalisme de dimanche qui ont fait des millions de dollars de dégâts. De nombreux locaux commerciaux ont été pillés et brûlés par une foule excitée qui était visiblement manipulée. (apic/orj/be)

7 février 2006 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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