Leaders libanais, syriens et saoudiens à Rome

Liban: La diplomatie vaticane s’active à l’approche des élections présidentielles

Rome, 6 septembre 2007 (Apic) La diplomatie vaticane est de plus en en plus active à l’approche des élections présidentielles libanaises afin d’aider à résoudre la crise que traverse le pays.

Alors qu’au Liban le président de la Chambre, Nabih Berry, convoquait l’Assemblée pour le 25 septembre en vue de l’élection d’un nouveau président, le patriarche maronite libanais Nasrallah Sfeir se trouve depuis mercredi à Rome «où ses rencontres politiques ont immédiatement pris le pas sur ses activités pastorales et spirituelles», note jeudi à Beyrouth le quotidien libanais francophone «L’Orient-Le jour».

Tandis que Benoît XVI rencontrait officiellement le vice-président syrien Farouk al-Charaa le 5 septembre 2007, le patriarche libanais s’entretenait à Rome avec le secrétaire d’Etat du Saint-Siège, le cardinal Tarcisio Bertone, ainsi qu’avec un émissaire spécial du gouvernement français, l’ambassadeur Jean-Claude Cousseran.

Arrivé dans la capitale italienne dans le sillage du Premier ministre libanais, Fouad Siniora, qui s’y trouvait la veille et que recevait au même moment la chancelière allemande Angela Merkel, à Berlin, le chef de l’Eglise maronite a aussitôt rencontré le numéro deux du Vatican, le cardinal Tarcisio Bertone, et l’émissaire français Jean-Claude Cousseran. Au menu des deux rencontres, «le casse-tête libanais et les moyens d’en sortir», écrit le quotidien libanais.

Parallèlement à l’arrivée du patriarche dans la Ville éternelle, le vice-président syrien Farouk al-Charaa était reçu par Benoît XVI auquel il a remis un message du président Bachar al-Assad. Le pape a souhaité, devant le responsable syrien, l’élection d’un président «qui représente tous les Libanais, dans les délais constitutionnels», écrit «L’Orient-Le jour». Au programme figure une rencontre du patriarche Sfeir avec le pape. Le cardinal Bertone, de son côté, doit recevoir successivement Farouk al-Charaa, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Saoud al-Fayçal. Quant au président israélien Shimon Pérès, il rencontre le pape le 6 septembre en milieu de journée.

Aoun met en garde contre «une explosion» au Liban

Outre les entretiens officiels cités, il n’est pas exclu que le patriarche Sfeir rencontre dans la capitale italienne le chef du Courant du futur, Saad Hariri, ou même le général Michel Aoun, arrivé dans la soirée à Rome. En cours de journée, Aoun avait averti, à partir de Bruxelles, que sans compromis, il risque d’y avoir «une explosion» au Liban.

A l’approche des élections présidentielles prévues le 25 septembre 2007, le Saint-Siège multiplie donc ses efforts pour apporter son aide afin de dénouer la situation politique difficile au pays du Cèdre. Le Vatican a servi de plaque tournante, le 5 septembre, pour des rencontres autour de la question libanaise, a appris l’agence I.MEDIA à Rome. Le secrétaire d’Etat, le cardinal Tarcisio Bertone s’est ainsi entretenu dans la matinée avec le patriarche maronite Nasrallah Pierre Sfeir. Homme fort de l’Eglise au Liban, il fait actuellement tout son possible pour apaiser les tensions et tente de faire émerger la figure d’un candidat consensuel pour occuper les fonctions présidentielles.

Le haut prélat libanais devait rencontrer Benoît XVI dans la matinée du 6 septembre. Cet entretien n’était cependant pas inscrit à l’agenda officiel du pape. Dans les jours prochains, il devrait également s’entretenir avec Mgr Dominique Mamberti, le secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les Etats.

Par ailleurs, en visite au Saint-Siège, l’ambassadeur Jean-Claude Cousseran, l’émissaire du gouvernement français, a rencontré à la fois Mgr Dominique Mamberti et le cardinal Nasrallah Sfeir. Le diplomate français en charge du dossier libanais et le patriarche maronite se sont longuement entretenus au cours d’un dîner dans la soirée du 5 septembre. Leurs échanges auraient porté sur les diverses initiatives diplomatiques au Liban et leur chance de succès.

Le même jour, lors de leur brève rencontre, Benoît XVI et le vice-président syrien ont officiellement évoqué «les graves crises qui tourmentent tant de peuples du Proche-Orient» et la contribution que peut apporter Damas pour leur résolution. L’agence de presse syrienne Sana a ensuite indiqué que les deux hommes étaient tombés d’accord sur «la nécessité que le prochain président libanais représente tous les Libanais et non une catégorie sans l’autre, et que cette échéance se fasse dans les délais constitutionnels».

Lors de sa visite, le vice-président syrien a remis au pape un message du président Bachar al-Assad. Il a ensuite rencontré Mgr Dominique Mamberti, le secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les Etats. Ces entretiens ont eu lieu à la veille d’une rencontre entre Benoît XVI et le président israélien Shimon Pérès à Castel Gandolfo. Le chef de la diplomatie saoudienne, le prince Saoud al-Fayçal, sera aussi reçu par le pape le 6 septembre. Le général Michel Aoun, un des leaders de l’opposition libanaise, qui effectue une tournée européenne, pourrait aussi passer par le Vatican dans les prochains jours.

Dans le même temps, les autorités italiennes ont aussi multiplié les rendez-vous. Au lendemain de la visite à Romano Prodi du Premier ministre libanais Fouad Siniora, c’est le vice-président syrien qui s’est entretenu le 5 septembre avec le président du Conseil italien. L’entretien entre Romano Prodi et Fouad Siniora a essentiellement porté sur le rôle que l’Italie peut jouer avec Damas pour atténuer la crise politique libanaise. Quant à l’émissaire Jean-Claude Cousseran, il devait s’entretenir le 6 septembre avec des proches du premier ministre italien et des fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères. (apic/imedia/ami/orj/be)

6 septembre 2007 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 4  min.
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