Libéralisation religieuse en Albanie (290391)
«La religion ne doit pas être un facteur de division», affirme Ramiz Alia
Tirana, 29mars(APIC) Le président albanais Ramiz Alia considère comme une
faute l’interdiction légale de la religion dans son pays. «En ce qui concerne la religion en lien avec la liberté de conscience, nous avons commis
des fautes», a-t-il déclaré dans une interview accordée à la première chaîne de télévision allemande ARD. «Dans le cadre de la démocratisation générale du pays dans les domaines économique, politique et social il était nécessaire d’introduire aussi la liberté dans le domaine religieux», a-t-il
souligné.
La nouvelle Constitution prévoit «la suppression de toutes les lois limitant l’exercice de la religion», a relevé Ramiz Alia. Maintenant les
institutions religieuses peuvent exercer leur apostolat en Albanie, comme
le prouve l’exemple d’une maison des «Missionnaires de la Charité». «En
réalité nous fermons les yeux parce que nous croyons que votre travail est
correct et répond aux besoins de la population», a déclaré Ramiz Alia à Mère Teresa lors de sa dernière visite à Tirana.
«La religion doit être un facteur d’unité, non de division dans notre
pays», a affirmé le président albanais aussi bien lors d’un entretien avec
le premier ministre grec qu’avec des représentants du Vatican. Plusieurs
religions sont présentes en Albanie. 70% de la population est musulmane;
puis vient l’Eglise orthodoxe de rites byzantin, grec, serbe et macédonien.
Le président a exprimé le souhait que cette Eglise devienne une Eglise orthodoxe albanaise indépendante, «sans lien avec un patriarcat serbe ou macédonien». Ensuite viennent les catholiques, les chiites et les juifs.
La division religieuse ne sert pas l’unité nationale, a déploré Ramiz
Alia. L’Albanie s’est déclarée en 1967 premier Etat athée du monde, interdisant tout exercice de la religion sous peine de sanctions sévères. Une
libéralisation se dessine depuis l’année dernière. (apic/kna/cor)