L’archidiocèse de Vaduz doit être soumis à l’évêque de Coire

Liechtenstein: L’association pour une Eglise ouverte lance la discussion sur l’archevêché

Schaan, 5 décembre 2000 (APIC) Dès le départ de l’archevêque Wolfgang Haas, l’archidiocèse de Vaduz doit être soumis à l’évêque de Coire, et des communautés ecclésiastiques doivent être mises en place. Ces conclusions de deux rapports d’experts ont été émises récemment par l’association pour une Eglise ouverte, créée dans la principauté lors de l’érection de l’archidiocèse de Vaduz en décembre 1997.

Dans un rapport d’experts, demandé par l’association pour une Eglise ouverte, le spécialiste de droit ecclésiastique saint-gallois Urs Joseph Cavelti conclut que le petit archidiocèse de Vaduz, avec ses dix paroisses, doit être relié avec un autre évêché afin de pouvoir accomplir vraiment ses tâches. Une telle mesure nécessite cependant la conclusion d’un concordat avec le Vatican.

La conduite de deux diocèses par un seul évêque ne constituerait pas une nouveauté du point de vue canonique, affirme Urs Joseph Cavelti, qui cite plusieurs situations analogues en France et en Italie. Selon le décret du concile Vatican II sur la grandeur et la formation des évêchés, ceux-ci doivent être des organismes autonomes et vivants. Or, ces deux qualités ne peuvent être remplies par le trop petit archidiocèse de Vaduz, qui doit donc être relié à une plus grande entité, selon le spécialiste de droit ecclésiastique saint-gallois, qui rappelle par ailleurs qu’avant son érection en archidiocèse, le Liechtenstein était un décanat du diocèse de Coire.

Etablissement d’un statut ecclésiastique

Dans un deuxième rapport d’experts, l’Institut de droit canonique et de droit ecclésiastique de l’Université de Fribourg en Suisse a analysé les rapports entre l’Eglise et l’Etat en vue d’une réforme du droit ecclésiastique au Liechtenstein. Le rapport signé par le directeur de l’institut, le professeur René Pahud de Mortanges, conclut d’une part qu’il est nécessaire d’y former de communautés eccléésiastiques catholiques et d’autre part que les deux communautés évangéliques doivent obtenir la même reconnaissance de la part de l’Etat que l’Eglise catholique-romaine. A cet effet, le statut ecclésiastique des Eglises reconnues doit être établi clairement. D’autres communautés religieuses doivent également pouvoir obtenir un statut, pour autant qu’elles jouissent d’une reconnaissance sociale.

Avec la formation de communautés ecclésiastiques, la question des impôts serait résolue, selon René Pahud de Mortanges. Celles-ci pourraient prélever des impôts, au taux qu’elles auront choisi. Actuellement, tous les contribuables du Liechtenstein versent un montant à l’Eglise catholique, même ceux qui n’en font pas partie, par le biais de leur commune.

Amener la discussion

L’association pour une Eglise ouverte veut maintenant amener la question des relations entre l’Etat et l’Eglise au Liechtenstein dans une discussion large. Les deux rapports ont déjà été portés à la connaissance de l’archevêque Wolfgang Haas, d prince Hans Adam, du gouvernement, du parlement et des communes.

«L’espoir de voir Wolfgang Haas réagir autrement dans sa patrie qu’à Coire a été rapidement déçu», a affirmé Wolfgang Seeger, président de l’association pour une Eglise ouverte, vendredi devant les médias à Schaan. L’attitude de l’archevêque a suscité un large mécontentement dans la population et a provoqué une importante scission entre l’Eglise et l’Etat, a souligné Wolfgang Seeger. (apic/lvo/lva/job/bb)

5 décembre 2000 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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