Marié, père de famille, paysan et sacristain, Franz Jägerstätter a vécu dans le village de St-Radegund, dans la région de l’Innviertel. Il a refusé, pour raison de conscience, d’être enrôlé dans l’armée allemande. Conséquence de son refus de servir sous les drapeaux le régime nazi: incarcération, condamnation à la peine capitale puis mise à mort sous la guillotine à Berlin en 1943.

Linz, 13 octobre 1997 (APIC) La cause de la béatification de l’objecteur de conscience autrichien Franz Jägerstätter, exécuté par les nazis, a franchi une nouvelle étape. Après plusieurs années de préparation, le procès diocésain en vue de sa

Lors de l’ouverture solennelle du procès diocésain, début octobre, Mgr Aichern a reçu une délégation de la paroisse de St-Radegund. Parmi elle, Franziska Jägerstätter, la veuve de l’objecteur de conscience martyr.

Une réputation de sainteté

Peu de temps après son incarcération, l’aumônier de la prison considérait déjà Franz Jägerstätter comme «un saint». Plus tard, le témoignage de l’objecteur de conscience a fait le tour du monde.

En 1980, le Père dominicain Christoph Schönborn, – actuellement archevêque de Vienne – par l’intermédiaire d’Hildegard Goss-Mayer, pionnière de la non-violence de concert avec son mari Jean Goss, s’intéressa à son compatriote objecteur de conscience. Le futur archevêque consacra un article important sur ce «martyr» du régime nazi.

Le diocèse de Linz a commencé à récolter des témoignages sur la vie de ce dernier en 1989. Le 27 février de cette même année, Mgr Aichern constituait officiellement un groupe de travail pour interroger des témoins. Puis en 1994, l’évêque de Linz invitait une commission «théologique-historique» à vérifier le plus profondément possible les divers aspects de la vie de Franz Jägerstätter et à récolter les témoignages de ceux qui l’ont connu. Après avoir présenté le résultat de cette première phase d’enquête à la Conférence épiscopale autrichienne, le procès diocésain de béatification proprement dit est donc ouvert officiellement.

La commission théologico-historique a travaillé de septembre 1995 à mars 1997. Une de ses conclusions est explicite: «L’exemple de fidélité à la conscience démontré par Franz Jägerstätter, sa faculté de dévoiler les faux prophètes, sa fidélité à la volonté de Dieu jusqu’au sacrifice de sa vie peuvent être une aide efficace pour l’Eglise et pour l’annonce du message de Jésus pour notre temps».Christian Bartolf, président du Centre d’information sur Gandhi, à Berlin, avait déjà déclaré, il y a deux ans, que dans le mouvement pour la paix des Etats-Unis, Franz Jägerstätter est considéré comme l’un des représentants non-violents dignes de foi dans la ligne de Mahatma Gandhi et de Martin Luther King.

Une fois terminée la phase diocésaine du procès de béatification, les autorités religieuses de Linz transmettront alors les pièces du dossier à la Congrégation romaine pour les causes des saints qui décident, après un nouveau procès, si le candidat doit être proclamé «bienheureux». Le pape enfin tranche en dernier ressort. (apic/kpr/ba)

10 avril 2001 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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