Demain, où ira-t-on chercher ses spécialistes?
Louvain-la-Neuve: Le droit canon n’a plus assez d’étudiants (081289)
Bruxelles, 8décembre(APIC) Faute d’étudiants dans la spécialité, le programme de licence et de doctorat en droit canonique, c’est-à-dire en droit
d’Eglise, à la Faculté de théologie de Louvain-la-Neuve, a dû être provisoirement suspendu. Les canonistes déplorent cette situation et prédisent
des conséquences fâcheuses pour l’Eglise de demain.
On l’appelait la Faculté des Décrets. C’est là, pour l’étude du droit de
l’Eglise, que l’Université catholique de Louvain (UCL) a réuni ses premièrs
professeurs et ses premiers étudiants, en septembre 1426. Par la suite, la
Faculté de droit canon a été intégrée à la Faculté de théologie. Or, depuis
septembre dernier, à Louvain-la-Neuve, on n’organise plus le programme normal de licence et de doctorat en droit canon. Seule subsiste une formation
complémentaire en droit canonique pour les diplômés en droit civil: elle
permet à des laïcs de plaider des causes de nullité de mariage devant des
tribunaux ecclésiastiques.
Mais où l’Eglise de demain, en Belgique francophone, trouvera-t-elle
suffisamment de prêtres diplômés en droit canonique pour présider ses
tribunaux ecclésiastiques ou officialités? Et pour réfléchir aux aspects
juridiques des réformes ou des évolutions dans les structures ecclésiales?
A vrai dire, il y a des décennies qu’on ne se bouscule plus aux portes
du droit canon, dont les études étaient pourtant réputées à l’UCL. Même au
temps de l’Université unitaire, les étudiants canonistes des années 50 ou
60 n’ont jamais dépassé la bonne vingtaine. Mais jamais l’auditoire des canonistes ne s’est rétréci comme ces dernières années à Louvain-la-Neuve:
aucun étudiant en première licence en 1988/89! (apic/cip/pr