Allemagne: La sociologue d’origine turque Necla Kelek craint de nombreux abus sexuels dans les institutions islamiques
Mais c’est la conspiration du silence
Berlin, 12 mars 2010 (Apic) La sociologue d’origine turque Necla Kelek craint que de nombreux abus sexuels soient commis dans les institutions islamiques fermées. Dans «The European», journal allemand en ligne (Cf. www.theeuropean.de), elle en appelle à une «révolution» afin que les musulmans victimes d’abus sexuels osent apparaître en public. «Au lieu d’avoir honte, les victimes musulmanes devraient aussi en parler», estime-t-elle, en affirmant qu’il y a beaucoup à dire de ce qui se passe dans certaines institutions islamiques.
Dans une interview accordée vendredi à «The European», la sociologue née en 1957 à Istanbul et émigrée en Allemagne en 1966, mentionne des internats coraniques «conspiratifs» où, si les médecins pouvaient dire ce qu’ils voient dans ce contexte, cela provoquerait de grands cris. Necla Kelek réclame une «révolution» des musulmans contre les abus sexuels qui ont lieu dans de telles institutions. Mais elle estime qu’avant que des enfants et des jeunes puissent en parler dans les mosquées, il y a encore beaucoup de travail à faire et des débats critiques sont nécessaires.
Interpellée à propos des abus sexuels dont on parle dans l’Eglise catholique, Necla Kelek souligne que les écoles coraniques en Allemagne sont encore aujourd’hui des institutions fermées et il n’y a pas de contrôle sur ce qui s’y passe. «Partout où il y des hommes ensemble avec des petits enfants derrière des portes fermées, il y a le danger que l’on abuse», poursuit-elle, en se disant que c’est une chance de pouvoir aborder ouvertement de tels problèmes dans la société allemande.
Mais c’est exclu pour un musulman de parler d’abus sexuels avec des «incroyants», et de parler de sexe est un tabou. «Il y a un sentiment de honte d’origine religieuse de parler de la sexualité dans la communauté musulmane… Mais moins on enfant est instruit sur son propre corps, plus il est facile qu’il soit victime d’abus», relève-t-elle, en soulignant que si les médecins pouvaient parler en public de ce dont ils sont les témoins, cela ferait beaucoup de bruit. (apic/kna/europ/be)