Malaisie: Chrétiens préoccupés par les problèmes de liberté religieuse

Le Vice-premier ministre qualifie la Malaisie d’»Etat islamique»

Singapour, 23 juillet 2007 (Apic) Les chrétiens de Malaisie se disent une fois de plus préoccupés par le fait que le gouvernement enfreigne la liberté religieuse. Des non musulmans ne sont pas reconnus par l’Etat.

La Fédération chrétienne de Malaisie a publié un communiqué le 19 juillet exhortant Datuk Seri Najib Abdul Razak à rétracter ses propos. Il y a deux jours, s’entretenant avec des journalistes il avait déclaré : «L’islam est notre religion officielle et la Malaisie est un Etat islamique» Certes, a-t-il précisé, un Etat islamique «qui respecte les droits des non-musulmans et qui les protège.»

Les propos du Vice-premier ministre ont pour contexte plusieurs procès portant sur la religion ayant inquiété les minorités religieuses de ce pays d’Asie du Sud-Est. Ces dernières craignent que la Malaisie perde son caractère d’Etat laïc à majorité musulmane et qu’il devienne un Etat islamique.

«La Fédération chrétienne de Malaise appelle le Vice-premier ministre à se rétracter et demande au gouvernement de s’abstenir d’employer le terme Etat islamique en parlant de la Malaisie. Il est souhaité que la Malaisie soit qualifiée de démocratie constitutionnelle laïque», a déclaré l’évêque Paul Tan Chee Ing, chef de la Fédération chrétienne.

Selon l’organisation, désigner la Malaisie comme un «Etat islamique» est contraire à la Constitution du pays, qui «garantit le droit des membres de toutes les communautés religieuses à coexister et à entretenir des rapports égaux entre eux en tant que citoyens d’un seul pays uni».

Récemment, au cours de plusieurs procès, des Malaisiens n’ont pas réussi à être reconnus comme non-musulmans par l’Etat. Une femme née musulmane mais convertie au christianisme n’a par exemple pas obtenu le droit d’être considérée comme chrétienne et n’a donc pas pu épouser son fiancé, qui est chrétien. Une autre femme, née musulmane mais élevée dans la tradition hindoue, a été éloignée de son mari pour suivre une rééducation religieuse, les tribunaux ayant refusé d’enregistrer sa confession hindoue.

Ces affaires ont suscité une énorme émotion, car selon le droit islamique malaisien, une personne née dans une famille musulmane n’est juridiquement pas autorisée à se convertir à une autre religion. En outre, toute personne épousant un musulman doit se convertir à l’islam. Les musulmans constituent environ 60 % des 26 millions d’habitants de la Malaisie, qui comprend également des hindous, des bouddhistes, des chrétiens, des sikhs et des membres d’autres communautés religieuses. (apic/eni/vb)

23 juillet 2007 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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