Le Haut conseil islamique du Mali exprime son opposition
Mali: Le président Amadou Toumani Touré veut abolir la peine de mort
Bamako, 30 septembre 2007 (Apic) Le Haut conseil islamique du Mali (HCIM) s’est déclaré opposé à l’abolition de la peine de mort. Le président Amadou Toumani Touré avait exprimé ce souhait dans un message à la nation le 22 septembre lors des célébrations du 47e anniversaire de l’indépendance du pays.
Le président a annoncé qu’il envisageait de déposer un projet de loi à l’Assemblée nationale «dans les prochains jours» pour supprimer la peine de mort dans le droit pénal. Le HCIM rejette ce projet. «Les musulmans ne peuvent pas aller à l’encontre des préceptes du Coran en la matière», a déclaré au quotidien malien, «Les Echos», le président du HCIM, Thierno Hardy Thiam.
Pour sa part, l’imam Boubacar Camara, membre du HCIM chargé des ulémas, a estimé que cette abolition ouvrirait la voie «à l’auto-justice, à l’anarchie et à l’insécurité sociale de façon générale». Selon lui, la peine de mort est «définie en islam, dans le cadre du talion comme édicté par Dieu dans le Coran. (.). Ce qui signifie, que cette peine permet de préserver la vie humaine et la stabilité sociale».
«Loi opposée à ce que Dieu et son Prophète ont décrété»
L’imam Camara qui a représentés les ulémas à toutes les phases de discussions sur l’abolition de la peine capitale à l’Assemblée nationale, au ministère de la Justice et à la section malienne d’Amnesty international, a ajouté avoir transmis aux autorités des recommandations écrites, le 4 mai 2007, aux autorités sur ce projet. Elles portent entre autres sur le maintien de la peine de mort telle que définie par la loi, en conformité aux principes islamiques. Le HCIM «refuse de cautionner une décision juridique fondamentalement opposée à ce que Dieu et son Prophète ont décrété», a-t-il poursuivi.
Pour le HCIM, le projet de loi sur l’abolition de la peine de mort risque de «saper les fondements sécuritaires de l’Etat et de la société». Ainsi, des délits tels que ceux de «haute trahison contre l’Etat en complicité avec l’ennemi extérieur ou intérieur, les tentatives de coups d’Etat ne seront que considérés que comme des perturbations d’ordre public…». Le Mali a vécu une longue période de régime militaire, de novembre 1968 à mai 1992. Ce qui a laissé un mauvais souvenir à la population.
«Le HCIM va du principe qu’en matière pénale, la peine de mort en islam est requise fondamentalement et sans équivoque dans deux cas compatibles avec nos valeurs de société et la constitution de notre pays. Il s’agit de l’attentat délibéré à la vie et du brigandage qualifié», a enfin rappelé l’imam Boubacar Camara. (apic/ibc/bb)