Quelque 140 prêtres et laïcs à l’écoute de l’Autre
Matran:Session pastorale annuelle fribourgeoise(230196)
Matran, 23janvier(APIC) «Nous voulons inviter les agents pastoraux à porter un regard nouveau qui leur permette de mieux vivre leur ministère face
aux difficultés pastorales grandissantes, à exprimer la joie intime d’annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ». Tel est l’objectif – ambitieux de la traditionnelle session pastorale de Matran, qui réunit de mardi à
jeudi à la Maison St-Joseph quelque 140 prêtres et laïcs en ministère dans
le canton de Fribourg.
Par leur démarche centrée sur la personne de l’agent pastoral et sur
l’écoute de l’autre pour mieux annoncer l’Autre, les responsables du Centre
catholique romand de formation permanente à Lausanne, chargés cette année
de l’animation des journées de Matran, veulent contribuer à mieux «outiller» clercs et laïcs dans leur pratique pastorale.
En effet, confrontés à une réalité rendue toujours plus difficile par la
diminution des forces pastorales et le vieillissement du clergé, face à la
lassitude qui guette et à des responsabilités toujours plus nombreuses mises sur leurs épaules, prêtres et laïcs ont besoin de retrouver leur souffle. Trois témoignages sur des situations pastorales en ville et dans la
campagne fribourgeoise ont permis de lancer les travaux de l’après-midi, au
cours desquels les participants ont été invités – par groupes de quatre – à
écrire des «récits de vie» d’une page, qui ont été lus dans le groupe sous
le sceau de la confidentialité.
Une pastorale davantage en phase avec la réalité
Lors des témoignages du matin, Soeur Marie-Claire Pernoud, Fille de la
Charité, assistante pastorale à Dompierre, a décrit son ministère dans le
cadre de l’équipe pastorale de secteur. «Une équipe où je me sens écoutée,
où je m’enrichis du contact des autres». Elle a cependant regretté la surcharge administrative «qui bouffe notre temps et notre énergie». Au plan
pastoral, a-t-elle aussi reconnu, «nous sommes trop souvent à côté de la
plaque: les gens ont besoin de se confier, de parler de leurs problèmes,
ils ont été trop souvent culpabilisés». Et de constater que notre Eglise,
en général, ne respire pas la joie: «Pourquoi est-on si triste, alors que
Jésus nous apporte la Bonne Nouvelle! Pourquoi ne pas témoigner de notre
joie?»
Prêtre heureux et plein d’humour, Francis Kolly a repris récemment les
paroisses rurales d’Onnens et de Lentigny, après des années de ministère
dans des grandes paroisses urbaines (La Chaux-de-Fonds, Ste-Thérèse à Fribourg). «Avec 6’000 paroissiens, comment vraiment rencontrer les gens; il
faut des paroisses à taille humaine!» L’abbé Kolly souhaite que l’Eglise
aille davantage à la rencontre des gens, là où ils se trouvent, au bistrot,
au bord des terrains de foot, au concert du choeur mixte ou aux soirées de
la fanfare. «Et surtout, on ne peut rencontrer les gens si au départ on ne
les aime pas; il faut aimer les gens avec lesquels on vit!»
Les jeunes: ils vivent sur une autre planète
A l’instar de Soeur Marie-Claire, qui souhaite une pastorale des jeunes
par les jeunes, Francis Kolly avoue sa difficulté à rencontrer la génération actuelle: «J’ai l’impression qu’ils vivent sur une autre planète que
moi». Marié et jeune père de famille, Xavier Maugère, assistant pastoral à
St-Paul au Schönberg, a l’avantage de tisser des réseaux qui permettent la
rencontre avec d’autres familles. «C’est une chance de vivre en équipe,
prêtre et laïcs mariés, pour tisser des relations diversifiées». Lui aussi
vit un tiraillement entre les exigences de l’organisation pastorale – le
Schönberg compte quelque 4’500 catholiques francophones – et la volonté de
rencontrer les gens. Mais l’enthousiasme et la joie de partager la Bonne
Nouvelle sont pour lui plus forts que tous les obstacles:»Jésus appelle
l’homme au bonheur, j’ai une telle envie de le communiquer!».
Les participants à la session pastorale de Matran ont manifesté mardi
leur joie d’accueillir le nouvel évêque diocésain Mgr Amédée Grab. Le thème
de la rencontre de cette année, «Faire Eglise – ma personne, mes partenaires, mon ministère», se poursuit ce mercredi avec l’intervention du psychologue Claude Piron. (apic/be)




