Mère Teresa par Chas Fagan (photo par courtoisie Chevaliers de Colomb)
Vatican

Mère Teresa, déclarée sainte de l'Eglise catholique

Le pape François a prononcé au cours de la messe du dimanche 4 septembre 2016 le rituel en latin de canonisation de la bienheureuse Mère Teresa de Calcutta (1910-1997), la déclarant nouvelle sainte de l’Eglise catholique, 19 ans après sa mort et 13 ans après avoir été proclamée bienheureuse. Environ 120’000 personnes, une dizaine de délégations officielles, et 600 journalistes, étaient réunis sur la place Saint-Pierre, à Rome, pour entendre le pontife les exhorter à «l’engagement» dans tous les domaines de la vie, y compris celle dans le «sein maternel», à l’exemple de la religieuse albanaise, fondatrice des Missionnaires de la charité.

Lors de son homélie, le pape a présenté Mère Teresa comme une «figure emblématique de femme et de consacrée». «Qu’elle soit votre modèle de sainteté!», a-t-il lancé aux fidèles présents sur une place Saint-Pierre ensoleillée. Parmi les domaines d’engagement, le pape François a cité aussi bien la vie «dans le sein maternel» que la vie «abandonnée et rejetée»: «les jeunes sans valeurs et sans idéaux, les familles en crise, les malades, les détenus, les réfugiés et les migrants, les mineurs abandonnés et les personnes âgées», ainsi que «l’accueil et la défense de la vie humaine». Le Saint-Père a encore rappelé la phrase de Mère Teresa, affirmant que «celui qui n’est pas encore né est le plus faible, le plus petit, le plus misérable». En 1979, lors de son discours pour le prix Nobel de la paix, la religieuse albanaise avait qualifié l’avortement de «plus grand destructeur de la paix».

Voix de la conscience

De cette manière, la nouvelle sainte a «fait entendre sa voix aux puissants de la terre», a poursuivi le pape, «afin qu’ils reconnaissent leurs fautes face aux crimes – le mot a été prononcé à deux reprises – de la pauvreté qu’ils ont créé eux-mêmes». Reprenant l’esprit de sa catéchèse de la veille aux volontaires de la miséricorde, le pape François a aussi réaffirmé la nécessité de «traduire dans le concret ce que nous invoquons dans la prière», de «toucher la chair du Christ» à travers celle des plus pauvres. Car «il n’y a pas d’alternative à la charité», a-t-il insisté.

Cet engagement n’est pas ,pour le pape, «une simple aide» ou un «beau sentiment de solidarité humaine», qui «serait stérile parce que sans racines». Mais une véritable «vocation à la charité», que «le Seigneur demande», dans lequel le disciple du Christ met sa vie au «service», avec «radicalité» et «courage». En ayant aussi la «mémoire vivante de la main du Seigneur tendue sur moi quand j’étais à terre».

Mère Teresa sera inscrite au calendrier liturgique le 5 septembre, jour de sa mort. Dans un dernier clin d’oeil, le pape François a affirmé que «nous aurons du mal à l’appeler sainte Teresa, car sa sainteté est si proche (…), aussi nous continuerons à lui dire ›Mère Teresa’». A la fin de la messe, le Pontife a salué les autorités politiques venues pour la canonisation, en particulier celles «liées à la figure de la nouvelle sainte». Le 28 aout, le Premier ministre Narendra Modi avait rendu hommage à Mère Teresa dans un éloge remarqué venant du chef de file du Parti nationaliste hindou (BJP).

Déjeuner avec les plus pauvres

1’500 personnes pauvres ont été ensuite invitées à déjeuner au Vatican par le pape François. Les participants présents dans l’atrium qui précède la salle Paul VI provenaient des maisons des Sœurs de Mère Teresa de toute l’Italie (Milan, Bologne, Florence, Naples etc). Le repas à base de pizza a été servi par 250 religieuses des Missionnaires de la charité, ainsi que par 50 Frères de la branche masculine.

Deux messes d’action de grâce sont d’ores et déjà au programme des activités du Saint-Siège. La première aura lieu le 5 septembre sur la place Saint-Pierre, et sera célébrée par le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Vatican. La seconde aura lieu le 11 septembre 2016 à Skopje (République e Macédoine), ville natale de Mère Teresa. Le pape François a nommé Mgr Vinko Puljić, cardinal archevêque de Sarajevo (Bosnie), comme envoyé spécial. (cath.ch-apic/imedia/ap/rz)

Mère Teresa par Chas Fagan (photo par courtoisie Chevaliers de Colomb)
4 septembre 2016 | 18:40
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture: env. 3 min.
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