Albanie: Le pape évoque les «décennies d’atroces souffrances» pour les catholiques, les orthodoxes et les musulmans

Messe devant 500’000 personnes

Tirana, 21 septembre 2014 (Apic) En Albanie, catholiques, orthodoxes et musulmans ont connu des «décennies d’atroces souffrances et de très dures persécutions», a souligné le pape François lors de la grande messe qu’il présidait, le 21 septembre 2014, sur la place ›Mère Teresa’ à Tirana. Devant quelque 500’000 personnes, le pontife a salué le courage des Albanais, «peuple de martyrs» durant le régime communiste, et invité les chrétiens à un nouvel élan missionnaire.

Dans son homélie, le pape a évoqué le passé récent de l’Albanie, pays dont la porte avait longtemps été fermée, bloquée par le verrou des interdictions et des prescriptions d’un système qui niait Dieu et empêchait la liberté religieuse, durant le régime communiste, de 1946 à 1991. «Ceux qui avaient peur de la vérité et de la liberté faisaient tout pour bannir Dieu du cœur de l’homme et exclure le Christ et l’Eglise de l’histoire de votre pays, même si celui-ci a été parmi les premiers à recevoir l’Evangile», a-t-il rappelé en présence de quelque 500’000 fidèles massés sous la pluie, avant que le soleil ne réapparaisse.

«En repensant à ces décennies d’atroces souffrances et de très dures persécutions contre les catholiques, les orthodoxes et les musulmans, nous pouvons dire que l’Albanie a été une terre de martyrs», a affirmé le pontife. Il a ainsi souligné l’unité des Albanais dans l’épreuve de la dictature, au-delà des religions.

Un nouvel élan missionnaire

«Beaucoup d’évêques, de prêtres, de religieux et de fidèles laïcs ont payé de leur vie leur fidélité, a-t-il poursuivi, les preuves de grand courage et de cohérence dans la profession de la foi ne manquent pas». Et d’insister: «Combien de chrétiens ne se sont pas pliés devant les menaces, mais ont continué sans vaciller sur la route entreprise!»

Le pape François, contrairement à Jean Paul II lors de son passage en Albanie en 1993, n’ira pas à Shkodër, dans le nord du pays. Il a cependant assuré qu’il se rendait «spirituellement au mur du cimetière de Shkodër, lieu-symbole du martyre des catholiques, où on pratiquait les exécutions».

«Aujourd’hui, les portes de l’Albanie se sont rouvertes, a affirmé le pape François, et le temps d’un nouvel engagement missionnaire pour tous les membres du peuple de Dieu est en train de mûrir». Les remerciant pour leur témoignage, le pontife a invité les fidèles à s’engager généreusement dans l’annonce de l’Evangile et dans le témoignage de la charité ; à renforcer les liens de la solidarité pour promouvoir des conditions de vie plus justes et plus fraternelles pour tous.

«J’aime la Bible et le Coran!»

Le pape a particulièrement demandé aux chrétiens d’impliquer les nouvelles générations et à chercher de nouvelles formes de présence de l’Eglise dans la société. «J’ai vu de nombreux jeunes sur la route, a lancé le pape en improvisant, vous êtes un peuple jeune!»

Avant la messe, à la sortie du palais présidentiel, le pape avait effectué un tour en papamobile découverte pour saluer les fidèles sur le grand boulevard Dëshmorët e Kombit, dédié aux martyrs de la nation. Tout au long du boulevard, d’immenses portraits des évêques et prêtres martyrs durant le régime communiste avaient été accrochés.

Dans la foule, outre les Albanais, on comptait aussi des Kosovars, des Macédoniens, mais aussi quelques Croates. «J’aime la Bible et le Coran, car je suis Albanais», pouvait-on lire sur un panneau brandi par un jeune homme sur le chemin du pape jusqu’à la place, tandis que sur le bords de la route, de très nombreuses personnes, des chrétiens mais aussi des musulmans, attendaient le pape avec impatience. (apic/imedia/mm/rz)

21 septembre 2014 | 15:06
par webmaster@kath.ch
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