Mgr Aubertin, archevêque de Tours, pour une étroite collaboration avec la justice civile

France: Pédophilie, le Saint-Siège a un «grand respect» pour les législations nationales

Rome, 8 février 2012 (Apic) En matière de lutte contre la pédophilie, le Saint-Siège fait preuve d’un «grand respect» pour les législations nationales, a assuré le 8 février 2012 à l’agence I.MEDIA Mgr Bernard Aubertin. L’archevêque de Tours l’a déclaré ce mercredi, en marge du symposium international sur les abus sexuels commis par des membres du clergé en cours à l’Université Grégorienne, à Rome.

Aux yeux de l’archevêque de Tours, longtemps chargé des cas de pédophilie pour la Conférence des évêques de France, cette marge de manœuvre laissée à la justice locale est nécessaire dans la lutte contre les crimes commis par le clergé. Il a par ailleurs souligné que l’épiscopat français possédait déjà un système efficace de politiques anti-pédophilie, proche des recommandations soumises aux évêques et responsables religieux par Rome au cours de cette rencontre inédite.

Le Vatican prône une «pleine collaboration» avec la justice civile

Dans le cadre de la collaboration entre l’Eglise et les autorités civiles, Mgr Aubertin, juriste de formation, s’est félicité du «grand respect du Saint-Siège pour les législations de chaque pays». Faisant écho à l’intervention, le matin même, de Mgr Charles Scicluna, ›promoteur de justice’ à la Congrégation pour la doctrine de la foi, qui s’exprimait sur la nécessité d’une «pleine collaboration», le prélat français s’est montré en phase avec la nécessité exprimée d’adapter le traitement des cas de pédophilie aux systèmes juridiques nationaux spécifiques.

En France, «on se garde bien de mener nos propres enquêtes sans confier d’abord les cas aux autorités judiciaires», a expliqué Mgr Aubertin. «Nous aurions la possibilité de le faire, a poursuivi le prélat, mais nous préférons enquêter ensuite, pour ne pas être accusés d’obstruer la justice».

En France, des mesures ont été prises depuis une bonne douzaine d’années

Alors que, dans plusieurs pays, la question du traitement des cas de pédophilie reste un sujet délicat, Mgr Aubertin a assuré que les évêques de France travaillaient depuis une douzaine d’années sur l’établissement de bonnes pratiques dans ce domaine.

Ainsi, en novembre 2000, suite à plusieurs scandales de pédophilie impliquant des membres du clergé dans l’Hexagone, la Conférence des évêques de France avait publié une déclaration sur la question. Il y était notamment souligné la gravité de la «double trahison», envers l’enfant par un adulte, et envers la société par une personne sensée vivre l’Evangile, que représentait l’abus commis par un membre du clergé, ainsi que la nécessité de confier les coupables à la justice.

De plus, en 2002, une brochure très complète intitulée «Lutter contre la pédophilie – Repères pour les éducateurs» a été publiée à près de 150’000 exemplaires et largement diffusée dans les paroisses, aumôneries et autres mouvements. «Les indications que nous y donnions ressemblent tout à fait aux recommandations que nous donnent aujourd’hui le Saint-Siège», a assuré Mgr Aubertin.

«C’est important que les représentants des Conférences épiscopales du monde entier, la quasi-totalité étant réunies ici, puissent entendre le même message», a également affirmé le prélat français, s’estimant satisfait de cette initiative destinée à proposer à tous un même «enseignement», pour lutter de manière efficace contre la pédophilie dans l’Eglise. (apic/imedia/mm/be)

8 février 2012 | 17:48
par webmaster@kath.ch
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