Mgr Guy de Kérimel a été évêque de Grenoble de 2006 à 2021 | diocèse de Grenoble
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Mgr Guy de Kerimel justifie ses propos sur la pédophilie

Mgr Guy de Kerimel, ancien évêque de Grenoble, nommé à Toulouse, a tenu à remettre dans leur contexte à préciser les propos controversés qu’il a tenus à une journaliste de France 3 sur l’affaire du prêtre pédophile Louis Ribes décédé en 1994.

Selon l’évêque, interrogé par La Croix, ses réponses retranscrites dans l’article – écrit dans une étonnante mise en scène de l’entretien, à la première personne – ne correspondent «pas du tout» à ce qu’il a «voulu exprimer». «Je voulais parler d’une certaine culture dans laquelle la pédophilie était considérée par certains comme une pratique acceptable, alors que la pédocriminalité a toujours été un mal injustifiable», affirme Mgr de Kerimel.

Quant à la seconde déclaration,dans laquelle il aurait demandé à la journaliste si elle n’a «rien d’autre à faire que de fouiller dans ces choses-là«. «Je l’ai dite car ça m’agaçait profondément », concède-t-il, «alors que l’Église a fait un gros travail pour la vérité grâce à la parole courageuse des victimes». Pour l’évêque, l’article semble vouloir passer sous silence les efforts réalisés par l’Église catholique pour faire surgir la vérité.

Le «Picasso des églises» était un abuseur

Mgr de Kerimel était interrogé sur l’affaire du Père Louis Ribes, ce prêtre artiste et décorateur  assez connu, surnommé le «Picasso des églises» décédé en 1994 et accusé de multiples agressions sexuelles sur des enfants, dans le diocèse de Grenoble mais aussi à Lyon et Saint Étienne. Les trois diocèses ont annoncé, le 13 janvier, avoir «acquis la certitude, en octobre dernier, de la véracité des faits» reprochés au Père Ribes.

Après le premier signalement, en 2016, une recherche avait été menée dans les archives diocésaines à Lyon et Grenoble, qui étaient vides. Mgr de Kerimel aurait expliqué à la journaliste qu’une fois les archives vérifiées, il ne voyait pas bien ce qu’il aurait pu faire de plus. Tout en rappelant avoir mis en place dès cette époque une cellule d’écoute et  en soulignant qu’«on ne peut forcer les gens à témoigner».

La Croix a joint également la journaliste, Sylvie Cozzolino, et a obtenu des précisions sur cet échange d’une vingtaine de minutes, réalisé mardi 24 janvier par téléphone, et dont il n’existe pas d’enregistrement. «Je ne crois pas qu’il y ait une volonté de Monsieur de Kerimel de cacher quoi que ce soit. Je ne mets pas en cause son honnêteté», précise-t-elle. «J’aurais aimé qu’il réponde sur le fond», poursuit-elle.

De son côté, Mgr de Kerimel, qui a reçu une des victimes du Père Ribes après la publication du rapport de la Ciase, explique ne pas vouloir s’autojustifier et plutôt vouloir consacrer son «énergie aux victimes et pour que l’Église soit une maison sûre». (cath.ch/cx/mp)

Mgr Guy de Kérimel a été évêque de Grenoble de 2006 à 2021 | diocèse de Grenoble
28 janvier 2022 | 11:13
par Maurice Page
Temps de lecture: env. 2 min.
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