Mgr Rougé: «Les bénédictions sont pour les personnes»
«Nous insistons sur le fait que les bénédictions sont pour les personnes», affirme Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre et membre du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France (CEF). Il s’est exprimé ainsi le 10 janvier 2024, quelques heures après la publication par la CEF d’un communiqué sur la déclaration Fiducia supplicans, qui autorise la bénédiction des couples en situations irrégulières.
Cette déclaration publiée par le dicastère pour la Doctrine de la foi (DDF) le 18 décembre dernier, autorisant les prêtres à accorder des bénédictions non liturgiques et non rituelles à des couples homosexuels et divorcés-remariés, a provoqué une polémique. Le prélat a accepté d’expliquer la démarche des évêques français à l’agence I.MEDIA.
La déclaration Fiducia supplicans a généré beaucoup d’incompréhensions et de tensions: est-ce pour cela que le Conseil permanent de la CEF a ressenti le besoin de publier un communiqué?
Mgr Rougé: Beaucoup d’évêques français ont perçu les interrogations, voire le malaise, que suscitait Fiducia supplicans. Ils ont donc voulu prendre au sérieux la variété des questionnements du peuple de Dieu.
Dans ce communiqué, vous encouragez les bénédictions en général, mais n’évoquez pas les bénédictions pour les couples de personnes homosexuelles ou divorcées. Recommandez-vous les bénédictions des personnes, et non des couples?
En tout cas, nous insistons sur le fait que les bénédictions sont pour les personnes, pour les aider à avancer sur leur chemin. Toute personne peut s’ouvrir aux bénédictions du Seigneur et il est bon que les ministres ordonnés n’hésitent pas à accompagner par la bénédiction de Dieu tous ceux qui sont en chemin vers lui.
Cette question suscite un certain émoi dans le monde entier. En tant que Père synodal, pensez-vous qu’elle aurait pu être examinée lors de la première session du Synode sur l’avenir de l’Église il y a trois mois? Et qu’elle pourrait être portée à Rome lors de la prochaine assemblée en octobre prochain?
Cette question était présente dans l’instrument de travail du Synode (Instrumentum laboris), et donc elle y a été évoquée. Le rapport de synthèse du Synode a choisi de s’intéresser aux personnes et non aux catégories particulières en encourageant à accompagner dans l’amour et dans la vérité. Ce texte comporte des passages très explicites et très travaillés sur ce point. J’ai l’impression que pour la deuxième phase, le secrétariat général du Synode souhaite moins traiter tous les sujets de la vie de l’Église que s’intéresser à la manière dont tous les baptisés pourraient être plus partie prenante de la mission. C’est en tout cas ce que le secrétariat a envoyé à tous les participants pour préparer la deuxième session. (cath.ch/imedia/cd/rz)
