Mis en cause au Québec, le cardinal Lacroix participe au C9 à Rome
Le cardinal canadien Gérald Cyprien Lacroix, mis en cause dans une affaire d’abus, et actuellement sous le coup d’une enquête, participe ces jours-ci au Conseil des cardinaux (C9) qui s’est ouvert à Rome avec le pape François ce 5 février 2024. Le Bureau de presse du Saint-Siège a confirmé la présence de tous les membres de ce cercle chargé de conseiller le pape dans la gestion de l’Église.
Comme en décembre dernier, les cardinaux membres du C9, ainsi que le secrétaire du Conseil, Mgr Marco Mellino, se sont penchés sur «le rôle féminin dans l’Église», a informé le Vatican. Trois femmes, dont une évêque de l’Église d’Angleterre, Jo Bailey Wells, secrétaire générale adjointe de la Communion anglicane, sont intervenues devant les prélats.
Le cardinal Lacroix, qui s’est retiré «temporairement» de sa charge de gouvernement du diocèse de Québec, se trouvait également autour de la table de travail. Il est depuis quelques semaines au cœur d’une tourmente, son nom apparaissant dans une liste de membres de l’Église catholique au Canada mis en cause dans une action collective qui rassemble les plaintes de 147 victimes potentielles.
L’archevêque de la capitale du Québec est accusé d’«attouchements» par une personne qui était âgée de 17 ans au moment des faits (en 1987-1988) – et dont l’identité est maintenue secrète –, soit à une période où le cardinal était encore séminariste ou à peine ordonné prêtre.
Dans une vidéo rendue publique le 30 janvier, le cardinal âgé de 66 ans a nié «catégoriquement» les faits qui lui sont reprochés. Il a assuré qu’il respecterait le processus judiciaire de l’action collective en cours dans son diocèse. «Le fait d’être au C9 ne pose pas de problème pour l’enquête dans son diocèse», glisse une source vaticane à I.MEDIA.
Les travaux du Conseil des cardinaux doivent se poursuivre ce lundi après-midi et mardi. La structure créée en 2013 se compose aujourd’hui des cardinaux Pietro Parolin, secrétaire d’État (italien), Sérgio da Rocha, archevêque de Salvador de Bahia (Brésil), Jean-Claude Hollerich, archevêque de Luxembourg, Juan José Omella, archevêque de Barcelone (Espagne), Gérald Cyprien Lacroix, archevêque de Québec (Canada), l’Espagnol Fernando Vérgez Alzaga, président du Gouvernorat de l’État de la Cité du Vatican, Oswald Gracias, archevêque de Bombay (Inde), Seán Patrick O’Malley, archevêque de Boston (États-Unis) et Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa (RDC).
Le premier objectif de cette instance était de préparer la réforme de la Constitution apostolique, désormais en vigueur. Le Conseil a été maintenu, bien qu’il ne soit pas mentionné dans la Constitution. Il demeure un organe extérieur à la Curie, lié personnellement au pape François, qui s’est inspiré des méthodes de gouvernement de la Compagnie de Jésus. (cath.ch/imedia/ak/bh)