L’Abbé Pierre, de son vrai nom Henri Grouès, est né en 1912 à Lyon. C’est à l’âge de 18 ans qu’il décide de devenir moine chez les capucins et de passer six ans dans un couvent cloîtré, avant d’en sortir pour des raisons de santé. Ordonné prêtre en 1938, il appartient au clergé du diocèse de Grenoble. Pendant la guerre, il vit la mobilisation comme sous-officier dans l’armée française. Il entre dans la clandestinité, participe à la Résistance contre l’occupation nazie dès 1942, dans les maquis de la Chartreuse et du Vercors, avant de se faire arrêter en 1944, puis de s’évader en Algérie.

Moine, prêtre diocésain, député, militant contre la misère et l’exclusion

Député de la Meurthe-et-Moselle en 1945, c’est en 1949 qu’il fonde à Neuilly-Plaisance, à l’Est de Paris, la première Communauté Emmaüs, pour accueillir ceux qu’il appelle les «cabossés de la vie», ceux qui, après avoir connu toute une cascade d’échecs, se retrouvent au bas de l’échelle sociale, sans plus aucun filet de survie. Pendant le dur hiver 1954, des milliers de familles dans la rue souffrent de la faim, des adultes et des enfants meurent de froid. C’est alors que l’Abbé Pierre, indigné par un tel drame, alerte l’opinion publique: c’est «l’insurrection de la bonté» en France, qui aura également des répercussions en Suisse, où Genève voit naître sa propre communauté de chiffonniers en 1957. Aujourd’hui, en Suisse, on compte six communautés: Genève-Carouge, Etagnières, Sion, Rivera (au Tessin), Fribourg et La Chaux-de-Fonds. (apic/be)

9 avril 2000 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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