Montevideo: L’Uruguay à la recherche de ses «disparus» pendant la dictature militaire
L’archevêque de Montevideo à la tête d’une Commission
Montevideo, 15 juin 2000 (APIC) L’archevêque de Montevideo, Mgr Nicolas Cotugno, a accepté de prendre la tête de la «Commission pour la paix», que s’apprête à former le président uruguayen, Jorge Batlle, dans le but de trouver une solution au problème des «disparus» durant la dictature militaire entre 1973 et 1984. Dans le même temps au Chili, un accord pour la «Table du dialogue» pour la réconciliation nationale a été réalisé, pour tenter de faire la lumière sur le sort de 1’200 disparus pendant la dictature de Pinochet.
Durant les époques des dictatures militaires, en Argentine, au Brésil au Chili, en Uruguay mais aussi ailleurs en Amérique latine, au Pérou et en Colombie notamment, ainsi qu’en Amérique centrale, des dizaines de milliers de personnes ont ainsi «disparu». De plus en plus, les familles de ces derniers se mobilisent pour tenter de faire bouger les choses au niveau des instances politiques et de justice dans ces différents pays.
Selon les chiffres donnés par les familiers des victimes, 30 Uruguayens ont «disparu» entre 1973 et 1984. Dans la liste des disparus de ce pays, il convient d’ajouter les 110 Uruguayens «disparus» en Argentine à l’époque de la «guerre sale». L’Argentine, avec sans doute plusieurs milliers de «disparus», détient sans doute le triste record de ces pratiques, utilisées massivement par les militaires contre toute opposition.
Le décret pour la création de la «Commission pour la paix» sera prochainement signé par le président Batlle. En avril dernier, l’Eglise catholique d’Uruguay avait offert sa médiation pour trouver une solution au douloureux problème des «disparus» qui divise la société dans ce pays.
Accord au Chili
Pendant ce temps, au Chili, la «Table du Dialogue» pour la réconciliation nationale au Chili, qui réunit des militaires et des représentants d’organismes de défense des droits de l’Homme, a établi un accord visant à faire la lumière sur le sort de 1’200 «détenus-disparus» (»desaparecidos»).
La nouvelle a été communiquée en ce début de semaine par le ministre de la Défense, Mario Fernandez. Ce dernier a précisé que les grandes lignes de l’entente seront prochainement remis au président Ricardo Lagos.
Les avocats de la société civile ont exprimé leur satisfaction au sujet de cet accord qualifié d’historique par la classe politique chilienne. De son côté, le ministre de l’Intérieur, José Miguel Insulza, a déclaré que l’entente ne conditionnerait pas les procédures judiciaires pour violations des droits de l’Homme en cours au Chili.
L’archevêque de Santiago et président de la Conférence épiscopale, Mgr Francisco Javier Errazuriz Ossa», a pour sa part salué l’accord. «Il s’agit d’un compromis d’une grande valeur», a-t-il commenté. (apic/ag/pr)