L’exécution publique d’une jeune femme dénoncée par des ONG asiatiques
Morte pour avoir distribué des bibles
Ryongchon, 28 juillet 2009 (Apic) L’exécution d’une jeune chrétienne en Corée du Nord est dénoncée par une organisation militante sud-coréenne. Les faits, rapportés le 28 juillet par Eglises d’Asie, remontent au 16 juin.
Agée de 33 ans, mère de trois enfants, Ri Hyon-ok a été exécutée publiquement le 16 juin dernier à Ryongchon, dans le nord-ouest de la Corée du Nord, près de la frontière chinoise. Elle était accusée d’avoir distribué des bibles et d’être un espion à la solde de la Corée du Sud et des Etats-Unis. Selon des sources protestantes, elle appartenait à une Eglise évangélique.
A l’appui de documents émanant du gouvernement nord-coréen, comme la photo de la carte d’identité de la jeune femme, considérée comme une preuve de son exécution, la Commission d’enquête sur les crimes contre l’humanité, une association sud-coréenne, a rendu publique cette information le 24 juillet.
Son rapport révèle également que le mari, les trois enfants et les parents de Ri Hyon-ok ont été envoyés, le lendemain de l’exécution, dans un camp de prisonniers politiques à Hoeryong, dans le nord-est du pays.
L’organisation sud-coréenne, qui rassemble une cinquantaine de groupes militants, a demandé que le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Il, soit inculpé pour crimes contre l’humanité. Selon le rapport de la Commission, les communautés chrétiennes «souterraines» ne cessent de croître en Corée du Nord et le gouvernement mène contre elles une véritable «guerre de religion». Il y est fait mention de nombreuses arrestations, mesures d’intimidations, tortures, emprisonnements et déportation en camps de rééducation, exécutions publiques, lesquelles se seraient multipliées récemment.
Officiellement, la Corée du Nord autorise toutes les libertés individuelles, dont la liberté religieuse, et déclare la présence sur son territoire de différentes organisations bouddhistes, catholiques, protestantes et même d’adeptes du Chondo-gyo. Mais les quelques visiteurs qui ont pu pénétrer dans le pays, ainsi que les Nord-Coréens réfugiés en Corée du sud affirment que ces organisations sont fictives et que les quatre églises érigées à Pyongyang (catholique, protestantes, et tout récemment russe orthodoxe) sont totalement contrôlées par l’Etat, et n’ont ni clergé, ni paroissiens. Lors des rares célébrations autorisées pour les étrangers de passage, aucun contact avec la population n’est autorisé. (apic/eda/pr)